Né le 26 juin 1933 à Milan (Italie) - décédé le 20 janvier 2014 à Bologne (Italie)
 l'âge de sept ans, il a un coup de foudre en entendant le deuxième Nocturne Fêtes de Debussy interprété par Antonio Guarnieri à la Scala. À ce moment-là, il sait définitivement ce qu'il devrait faire, à savoir chef d'orchestre. Après des études au conservatoire de Milan, au cours Carlo Zecchi à Sienne, c'est à Vienne qu'il se perfectionne à la direction d'orchestre avec Hans Swarowsky et participe dans les chœurs aux concerts de l'Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par les plus grands, Hermann Scherchen, Josef Krips, Bruno Walter ou Herbert von Karajan.
En 1958, il remporte le concours Koussevitzky à Tanglewood.
Il débute à la Scala de Milan en 1960.
Le prix Dimitri Mitropoulos de l'Orchestre philharmonique de New York (1963) et son travail avec Leonard Bernstein marquent le début de la grande reconnaissance.
En 1965, à Salzbourg, ce sont les prémices de son parcours avec l'Orchestre philharmonique de Vienne et avec Gustav Mahler (avec sa Deuxième Symphonie dite « Résurrection ») et avec l'Orchestre symphonique de Londres.
Ses premiers enregistrements sont publiés en 1967 chez Decca et Deutsche Grammophon.
De 1968 à 1986, il est directeur musical de l'Orchestre du théâtre de La Scala de Milan.
Artiste engagé et impliqué dans son temps, il collabore avec Paolo Grassi et les plus grands metteurs en scène tels Giorgio Strehler, Youri Lioubimov, Jean-Pierre Ponnelle et Andrei Tarkovski ; ses prises de positions contre l'intervention américaine au Viêt Nam ou contre l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie lui valent l'inimitié d'une grande partie de la classe politique. Malgré tout, cette période de treize années sera la plus riche de l'institution italienne : l'approche musicale du chef italien va faire merveille dans les opéras de Giuseppe Verdi montés alors, de Macbeth, Simon Boccanegra, Aida, Un Bal masqué à Don Carlos.
Avec son ami le pianiste Maurizio Pollini, puis plus tard avec Rudolf Serkin, une de ses préoccupations est de démocratiser l'accès à la musique pour les auditeurs, mais aussi pour les jeunes musiciens, pour lesquels il créera, entre autres, l'Orchestre de jeunes de la Communauté européenne, l'Orchestre de jeunes Gustav Mahler, s'investira dans sa fonction de directeur artistique de l'Orchestre de chambre d'Europe ou dirigera l'Orchestre national des jeunes Simón Bolívar du Venezuela.
De 1978 à 1986, comme chef principal du London Symphony Orchestra, il trouve un instrument idéal pour son éclectisme musical, une période d'une Carmen de Georges Bizet exceptionnelle.
De 1986 à 1991, il occupe le poste de directeur général de l'Opéra de Vienne, avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, où il dirige Verdi, Beethoven, Schubert, Berg, Rihm, Nono, Kurtág, Debussy etc.
Il est élu chef principal de l'Orchestre philharmonique de Berlin en 1989.
Il va au cours de cette période élargir le répertoire de cet orchestre, rajeunir l'effectif et l'esprit de groupe. Le son de l'orchestre va évoluer vers plus de clarté sur le plan horizontal et vertical, les musiciens vont utiliser des instruments remis à la mode par le courant du renouveau de l'interprétation de la musique baroque, ouverture qui sera poursuivie par son successeur, Simon Rattle. Il ré-enregistrera ses œuvres fétiches, complétant sa discographie avec des œuvres de Ludwig van Beethoven, de Johannes Brahms en passant par Gustav Mahler, mais aussi de Franz Schubert, Robert Schumann ou Modest Moussorgski. Il ouvre également le répertoire du Festival de Pâques de Salzbourg, où il ne succède à Karajan au poste de directeur musical qu'en 1994. La maladie l'éloigne de l'orchestre, à son retour au faîte des honneurs et de la gloire, malgré les pressions commerciales il décide de quitter l'orchestre en 2002, et le retrouve pour un concert annuel qui est un grand moment comme en témoignent divers enregistrements.
Il dirige alors de rares concerts très attendus dans des œuvres choisies et approfondies avec au programme Mozart, Beethoven, Debussy, Bach ou Mahler.
En août 2003 il forme encore un orchestre, l'Orchestre du Festival de Lucerne à l'exemple d'Arturo Toscanini dans les années 1930, avec des instrumentistes des orchestres qu'il a souvent dirigés (les orchestres philharmoniques de Berlin, de Vienne), ses orchestres (l'Orchestre de chambre d'Europe, l'Orchestre de chambre Gustav Mahler) et aussi de grands solistes, redevenus modestes instrumentistes, il va donner la 2e symphonie de Gustav Mahler puis en 2004, Tristan et Isolde de Richard Wagner. Il poursuit son cycle Mahler, les années suivantes avec un égal succès et à partir de 2010, il en conduit une tournée des grandes capitales mondiales.
Son amour des compositeurs anciens va le pousser à être très respectueux des interprètes du baroque de la fin du XXe siècle, il dira son intérêt pour les interprétations des symphonies de Beethoven par Nikolaus Harnoncourt. Il crée, dirige l'Orchestre Mozart de Bologne avec des instruments anciens, collaborant aussi avec son ami Giuliano Carmignola.
Il est nommé sénateur à vie par le président Giorgio Napolitano le 30 août 2013, en même temps que Carlo Rubbia, Renzo Piano et Elena Cattaneo.
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