Carlo Maria Giulini est né à Barletta, en Italie, le 9 mai 1914. Il débute très jeune le violon et entre à seize ans au Conservatoire Santa Cecilia de Rome, où il se perfectionne en violon et alto et forme un quatuor à cordes. Il y travaille également la composition avec Alessandro Bustini et la direction d’orchestre avec Bernardo Molinari, avant de poursuivre ses études avec Alfredo Casella à l’Académie Chigiana de Sienne.
En 1934, il entre comme douzième altiste dans l’orchestre de l’Augusteo de Rome où il peut voir à l’œuvre les plus grands chefs de l’époque : Richard Strauss, Willem Mengelberg, Wilhelm Furtwängler, Victor de Sabata, Otto Klemperer, et surtout Bruno Walter qui exerce sur lui une influence profonde, musicale et humaine.
Antifasciste convaincu, il est envoyé sur le front tchèque mais déserte et se réfugie clandestinement à Rome où il se cache durant la période mussolinienne. Dès 1944, il est invité à diriger l’Orchestre de l’Augusteo pour fêter la Libération et devient l’assistant de Fernando Previtali à la Rai de Rome. En 1950 la Rai de Milan lui offre la direction de l’orchestre qu’elle vient de fonder. Il réalise alors ses premiers enregistrements pour la radio, sporadiquement réédités par divers labels «pirates».
Après avoir fait ses débuts à l’opéra dans La Traviata en 1948, il attire l’attention de Toscanini avec une représentation de Il Mondo della luna de Haydn. Un an plus tard, il fait ses débuts à la Scala avec La Vie brève de Falla et devient l’assistant de Victor de Sabata avant de lui succèder comme directeur musical de 1953 à 1955. C’est l’époque de ses collaborations avec Luchino Visconti, notamment la mythique Traviata avec Maria Callas, rééditée en CD par EMI d’après un pirate guère audible. L’insuccès des représentations du Barbier de Séville à son sens pas assez travaillées, toujours avec Callas, le pousse à démissionner. Il dirige cependant au Covent Garden de London les productions de Don Carlos mise en scène par Lucchino Visconti et Falstaff de Franco Zeffirelli.
En 1952, il enregistre son premier disque pour la Columbia de Walter Legge, le Requiem de Cherubini et, en 1959, Legge l’appelle à la rescousse pour remplacer au dernier moment Otto Klemperer, souffrant, pour l’enregistrement de Don Giovanni de Mozart. Le disque devient un best-seller, l’intégrale d’opéra la plus vendue dans le monde, et lance définitivement sa carrière discographique. En 1963, il retourne à la Scala pour une célèbre production de Don Giovanni, mais décide, après de houleuses Noces de Figaro au Met en 1968, d’abandonner l’opéra au profit du concert, où il sait pouvoir mieux contrôler la qualité de ses apparitions. Il ne reviendra à l’opéra qu’en 1982 pour un Falstaff à Los Angeles, repris à Londres et Florence.
Sa carrière internationale débute très tôt ; dès 1955, il fait ses débuts au festival d’Edimbourg et à Chicago. Suivent Paris en 1957 avec l’Orchestre National de la RTF et une tournée au Japon en 1960. En 1969, il devient chef d’orchestre invité de l’Orchestre de Chicago, puis, en 1973, l’Orchestre Symphonique de Vienne l’appelle pour remplacer Josef Krips. Il ne garde son poste que trois ans et devient, en 1978, directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles. En 1984, une grave maladie de sa femme précipite son retour en Italie, il quitte Los Angeles et ne dirige plus, dès lors, qu’un nombre réduit de très grands orchestres, tout en passant au moins six mois par an en Italie, en famille, à réfléchir et travailler.
Quoiqu’on n’associe guère son nom à la musique contemporaine, il a cependant assuré les créations d’œuvres de Boris Blacher (Poème, 1976), Gottfried von Einem (An die Nachgeborenen, 1975), Giorgio Federico Ghedini (Concerto dell’albatro, 1945), Ezra Ladermann (Symphonie N° 4, 1981), Goffredo Petrassi (Ottavo concerto, 1972), Mario Zafred (Symphonie N° 3, 1950).
Après divers malaises, Carlo Maria Giulini décide le 29 octobre 1998 de mettre fin à sa carrière et, depuis, se consacre épisodiquement à l’enseignement.
Carlo Maria Giulini est décédé LE mercredi 15 juin 2005 à l'âge de 91 ans des suites d'une longue maladie dans une clinique à Brescia, au nord de l'Italie.
|