Né le 13/09/1929 à Velingrad, Bulgarie - disparu le 2/06/2004 à Modène, Italie
Enfant de chœur dans l’église où son père, sacristain, officie, il découvre la musique et le chant. Il commence ses études de chant à l’Académie de musique de Sofia, puis au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Très vite, il s’y révèle doté d’une voix de basse alliant puissance, rondeur, stabilité, légèreté et souplesse. Ghiaurov a abordé, jusque tard dans sa carrière, les plus grands rôles de basse des répertoires italien, russe et français.
C’est en 1955 qu’il fait ses débuts dans la capitale bulgare dans Le Barbier de Séville de Rossini et la même année, il remporte en 1955 le Concours International de Chant de Paris. Toutefois il pâtit, en France tout au moins, de la concurrence de son célèbre compatriote Boris Christoff (de quinze ans son aîné).
Sa victoire au Concours international de chant de Paris lui ouvre très vite les portes des plus grandes scènes : l’Opéra de Vienne et le Bolchoï de Moscou (en 1957), puis la Scala de Milan (en 1959), dont il devient l’une des vedettes, le Covent Garden de Londres (en 1962). De 1961 à 1964, il participe au Festival de Vérone. Mais il appartient toujours à l’Opéra de Sofia, avec lequel il entreprend une tournée légendaire en Allemagne. Puis il fait ses débuts, très attendus, au Metropolitan Opera de New York (dans le rôle de Méphistophélès du Faust de Gounod) et au Festival de Salzbourg (en 1965, puis en 1966), où, invité par Karajan, il étrenne le rôle-titre de Boris Godounov dont il a par la suite, comme son confrère Christoff chanté les rôles de Pimen et Varlaam.
A Paris, c’est en 1963 que Ghiaurov fait ses débuts sur la scène de l’Opéra : dans Don Carlo, de Verdi, il chante Philippe II en alternance avec Boris Christoff. En 1974, il se produit dans Don Quichotte, de Jules Massenet, sur la scène du Palais Garnier. La saison suivante, avec Mirella Freni, il prend part au scandale créé par la mise en scène de Jorge Lavelli du Faust de Gounod... Sa discographie est particulièrement abondante. On relèvera notamment : Le Requiem de Verdi, sous la direction d’Herbert von Karajan (Deutsche Grammophon) et de Carlo Maria Giulini (EMI), de nombreux opéras italiens dirigés par Carlo Maria Giulini, Claudio Abbado, Giuseppe Sinopoli, Ricardo Muti ou James Levine, aux côtés des plus grandes stars lyriques de son temps (Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Piero Capucilli, Joan Sutherland, Katia Ricciarelli, Mirella Freni, Christa Ludwig, etc.). Le timbre puissant et chaleureux de sa voix fait de lui l’une des grandes basses slaves de la seonde moitié du siècle passé.
En 1959 il s'était établi à Modène où il avait épousé, en 1981, en secondes noces, la célèbre soprano italienne Mirella Freni. |