Ses premières études musicales commencées très tôt à Buenos-Aires, sa ville natale, le conduisent à faire partie, à l’âge de 17 ans, de l’ensemble PRO ARTE, premier quatuor professionnel argentin de flûtes à bec. Il interprète également la musique folklorique latino-américaine sur des instruments à cordes. Après deux tournées en Europe, il décide d’y parfaire ses connaissances en musique ancienne et en direction d’orchestre, dont il avait commencé l’étude à l’Université de La Plata. Étudiant à Zurich et à Bâle, il obtient sa « virtuosité instrumentale » à la Schola Cantorum Basiliensis, où il travaille également le luth, la guitare baroque et les instruments à anche de la Renaissance. Passionné par cette période, il est appelé à faire partie successivement des ensembles RICERCARE et HESPERION XX, avec lesquels il réalise de nombreux concerts et enregistrements. En 1980, il est co-fondateur de l’ensemble GLOSAS, spécialisé dans la musique de la Renaissance, et créé à Genève en 1981, l’ensemble ELYMA, groupe de recherches d’interprétation. Enseignant depuis 1977 au Centre de Musique Ancienne de Genève, il a créé et dirigé différents stage d’interprétation (Erice, Sicile, Neuburg and der Donau, Bariloche-Argentine).
Prenant un congé sabbatique, Gabriel GARRIDO décide de consacrer ses connaissances de la praxis musicologique – de même que l'expérience acquisee - à la mise en lumière et à la diffusion d’un répertoire mal connu : la musique ancienne de l’Amérique latine. Ainsi, en 1992, débute un partenariat avec le label K.617 pour l’enregistrement de ces musiques dans la série “ Les Chemins du Baroque ” que viendra récompenser de nombreux prix de la critique discographique. L’UNESCO et le Conseil International de la Musique l’invitent à organiser différentes manifestations (ateliers d’interprétation, conférences, concerts) au sein d’un symposium international consacré au baroque latino-américain, qui réunit des musiciens et musicologues du monde entier à Bariloche. A cette occasion, la “ Médaille Mozart ” de l’UNESCO lui est décernée pour son travail accompli en faveur du patrimoine baroque d’Amérique latine. C'est en 2000 que la Fondation Cini (Venise) lui accorde un prix spécial pour le développement de ses activités artistiques concernant la musique italienne ces dix dernières années.
Depuis 1990, le Teatro Massimo de Palerme l’invite chaque année à entreprendre une création: on retiendra notamment le fastueux Vespro per lo Stellario della Beata Vergine de B.Rubino; la reconstitution historique de La Dafne de Marco da Gagliano, avec costumes, décors, gestuelle et “ balli ” originaux; l’Orfeo de Claudio Monteverdi dont l’enregistrement recevra, à travers les nombreux prix qui lui ont été décernés, l’accueil unanime de la critique; La Gerusalemne Liberata d’après le poème de Torquato Tasso et autour du Combattimento de Tancredi e Clorinda de Monteverdi. En 1998, Il ritorno d’Ulisse in Patria de Monteverdi dont le disque, paru en novembre de la même année, fut récompensé de nombreux prix prestigieux. L'enregistrement en juillet 1999 du Vespro della Beata Vergine de Monteverdi, également salué par un accueil enthousiaste de la critique, sera le thème de l'Académie baroque européenne d'Ambronay qu'il dirigera en octobre 2000. Juillet 2000 lui aura permis de produire et enregistrer le troisième grand opéra de Monteverdi L'Incoronazione di Poppea. Le Teatro Colon de Buenos-Aires lui fera une place d'honneur en lui offrant la direction de l'Orfeo de Monteverdi, en juin 2001. |