Prénom : Giuseppe
Chef d'orchestre
Italien
(1946 - 2001)
Sinopoli a été victime d’un malaise cardiaque dans la fosse d’orchestre et n’a pu être sauvé. La représentation, arrêtée au troisième acte, ne s’est pas achevée.
Chef d’orchestre très controversé mais fascinante personnalité musicale, Sinopoli était né le 2 novembre 1946 à Venise. Sa formation fut double : d’une part il étudia la composition à Venise (puis à Vienne) ; d’autre part, il se lançait dans des études de médecine et devint psychiatre. Il fut formé dès 1968 auprès de Maderna et Stockhausen puis se lança dans la direction musicale avec des débuts à Venise dans Aida en 1978, suivi en 1979 par Tosca. Très vite il s’imposa sur toutes les grandes scènes internationales, à l’exception de l’Opéra de Paris où il devait diriger Luisa Miller en 1983, projet duquel il se retira. Sa direction musclée et énergique, au détriment parfois de la subtilité ne plût pas à tous, comme en témoignent les critiques partagées de son premier enregistrement pour Deutsche Gramophone : Nabucco. Mais il a su en tout cas marquer de sa personnalité unique ses interprétations.
Compositeur, Giuseppe Sinopoli connût son plus grand succès en 1981 avec son opéra Lou Salomé, crée à Münich.
Chef principal de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia in Rome (1983-1987), directeur musical du London Philharmonia Orchestra (1987-1994), il était également celui de la Staatskapelle de Dresde depuis 1991. Avec les maisons d’opéra, ses rappports ont été plus difficiles et il n’est jamais resté très longtemps que ce soit au Deutsche Oper Berlin (1990-1991) qu’au Teatro Communale de Florence (1998). Nommé directeur artistique du Teatro del’Opera à Rome en 1998, il fut sur le point de quitter son poste n’obtenant pas des conditions de travail satisfaisantes.
Par contre sa collaboration avec le Festival de Bayreuth fut fructueuse ; il y fut invité pratiquement chaque année depuis ses débuts dans Tannhauser en 1985 (année où il débuta également au Met dans Tosca) et l’été dernier il y dirigea le nouveau Ring très discuté mis en scène par Jürgen Flimm.
C’est effectivement vers le répertoire allemand que Sinopoli semblait se diriger de plus en plus avec Wagner bien sûr, mais aussi Richard Strauss dont il a enregistré, entre autres, Elektra et surtout Die Frau ohne Schatten, ouvrage qu’il dirigea la saison dernière à Vienne dans l’extraordinaire nouvelle production de Robert Carsen. Pour ses débuts à la Scala, en 1994, il avait d’ailleurs choisi Elektra et y revint chaque saison ; il devait y diriger en juin prochain Turandot, dont il venait de donner il y a quinze jours une version de concert mémorable avec Alessandra Marc à Copenhague (retransmise à la radio).
Sa discographie est considérable ; après Deutsche Gramophone, il signa pour enregistrer avec Teldec.
