SCHREIER Peter


Nom : SCHREIER
Prénom : Peter

Chef d'orchestre, Ténor
Allemand
(1935 - 2019)

Commentaire :
Né le 29 juillet 1935 à Gauernitz (Allemagne) - décédé le 25 décembre 2019 à Dresde (Allemagne)

Peter Schreier grandit dans le village de Gauernitz, situé entre Dresde et Meissen. C’est dans ce dernier endroit que son père, auprès duquel il prend ses premières leçons, est professeur, chantre et organiste.

À l’âge de huit ans, Peter Schreier entre dans la classe préparatoire du célèbre Dresdner Kreuzchor (littéralement « chœur de la Croix de Dresde »), un ensemble choral de garçons de l’église Sainte-Croix de Dresde, fondée plus de six siècles auparavant. Il commence comme soprano mais on découvre rapidement que la tessiture de sa voix convient mieux pour les contraltos. Il fait sa première apparition à l’opéra dans le rôle de l’un des trois garçons dans La Flûte enchantée de Mozart en 1944, ce qui l’amène à envisager une carrière musicale. L’année suivante, et quelques mois seulement après les bombardements de Dresde, il intègre l’internat de cette formation qui venait d’être rétablie après les horreurs de la guerre. Ayant été repéré par Rudolf Mauersberger, chef de cette phalange et compositeur, il y devient le premier soliste alto, se voyant confier de nombreux solos et créant des partitions adaptées à sa voix. À ce titre, il se produit également sur quelques-uns parmi les premiers microsillons allemands de cantates de Bach parus chez Das Alte Werk (1948-1951), et il tourne avec la chorale, entre autres destinations, en France, en Scandinavie et au Luxembourg.

Peter Schreier a seize ans lorsque sa voix mue et devient celle d’un ténor. Après avoir décidé de devenir chanteur professionnel, il reste avec le chœur et prend, dans les années 1954-1956, des cours de chant privés avec le chanteur et pédagogue leipzigois Fritz Polster, tout en travaillant aussi comme membre du Chœur de la Radio de Leipzig. En 1956, il entre au Conservatoire supérieur de musique Carl Maria von Weber de Dresde où son professeur est Hermann Winkler. Schreier y perfectionne son chant, ainsi que la direction chorale et orchestrale. Il étudie également à l’école de formation de l’Opéra d’État de Dresde. Il est diplômé du conservatoire en 1959 et rejoint la compagnie de ladite maison d’opéra en tant que ténor lyrique.

En août 1959, Peter Schreier fait sa première apparition scénique professionnelle, dans le petit rôle du Premier prisonnier dans Fidelio de Ludwig van Beethoven. Au cours de ces années, il entreprend une tournée de concerts en Inde et au Mali. Il chante à l’Opéra d’État de Berlin et, en 1963, il signe un contrat avec cette institution, devenant ténor principal. Originaire de République démocratique allemande, il fait de multiples apparitions en Union soviétique et dans d’autres pays du bloc de l’Est. Parallèlement, il se produit en Occident : au festival de Bayreuth en Allemagne de l’Ouest (1963), à l’Opéra d’État de Vienne (1966) et au festival de Salzbourg en Autriche (aussi en 1967, et où il reviendra chaque année pendant vingt-cinq ans), à Londres (débuts en 1966), au Met de New York (1968), à La Scala de Milan et au Théâtre Colón de Buenos Aires (1969). Il chante non seulement dans Beethoven, Mozart et Wagner, mais aussi dans Rossini, Verdi, Tchaïkovski, et même Dessau, son contemporain, pour n’en évoquer que quelques-uns.

En plus de sa carrière à l’opéra, Peter Schreier chante beaucoup de lieder du répertoire allemand. Son legs discographique – publié, entre autres, par Eterna, Eurodisc, puis par Berlin Classics et Philips – comprend, en grande partie, le répertoire s’étendant des mélodies de Mozart jusqu’au Chant de la terre de Mahler en passant par des mélodies de Mozart et de Beethoven. Sa lecture (en compagnie de Norman Shetler au piano) des Amours du poète op. 48 de Robert Schumann s’imprègne d’une atmosphère hypnotisante par son caractère mélancolique. Le sommet de l’art de Peter Schreier est atteint dans les années 1980. C’est alors qu’il signe, avec Sviatoslav Richter, la fameuse interprétation du Voyage d’hiver de Franz Schubert, pour laquelle les tempos d’une lenteur tantôt funèbre, tantôt désespérante, soutiennent des phrasés d’un dramatisme bouleversant servis par une diction exemplaire.

En 1970, Peter Schreier dirige pour la première fois un concert avec la Staatskapelle de Dresde. À partir de ce moment, il est l’un des principaux chefs se spécialisant dans les œuvres de Bach, Haydn et Mozart. Il restera avant tout l’Évangéliste dans la Passion selon saint Jean et la Passion selon saint Matthieu du Cantor de Leipzig dont il chante aussi, et régulièrement, les cantates et autres œuvres chorales.
Son Bach avec Karajan n’est pas moins saisissant que son Mozart avec Harnoncourt, son Freischütz avec Carlos Kleiber ou son terrible Winterreise avec Sviatoslav Richter.

En 1988 que Philips publie un double disque de la Passion selon saint Jean qui demeure la référence du répertoire.

Peter Schreier met fin à sa carrière en 2005 après avoir dirigé tout en chantant le rôle de l’Évangéliste dans l’Oratorio de Noël de Bach.

Au cours de sa carrière, il reçoit de nombreux honneurs, dont la prestigieuse médaille d’argent Mozart décernée par la Fondation internationale Mozarteum de Salzbourg, et il fait publier deux livres : Aus meiner Sicht: Gedanken und Erinnerungen (édité par Zsolnay-Verlag, Hambourg-Vienne, 1983) et Im Rückspiegel (Vienne, édité par Steinbauer, 2005).

Peter Schreier décède à Dresde, à l’âge de 84 ans, après une longue maladie, le 25 décembre 2019, le jour de Noël et donc de la naissance de Jésus qu'il aura si souvent chantée.

Liste des interprétations de SCHREIER Peter
CompositeurType d'oeuvreOeuvreClassificationPhoto
BACH Carl Philip Emanuel Magnificat Magnificat Wq 215 (H 772)
BACH Johann Sebastian Cantate Ach wie flüchtig, ach wie nichtig BWV 26
BACH Johann Sebastian Cantate Ein feste Burg ist unser Gott BWV 80
BACH Johann Sebastian Cantate Ein feste Burg ist unser Gott BWV 80
BACH Johann Sebastian Cantate Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren BWV 137
BACH Johann Sebastian Cantate Schleicht, spielende Wellen, und murmelt gelinde! BWV 206
BACH Johann Sebastian Cantate Schweigt stille, plaudert nicht (Cantate du café) BWV 211
BACH Johann Sebastian Cantate Mer hahn en neue Oberkeet (Cantate des paysans) BWV 212
BACH Johann Sebastian Cantate Preise dein Glücke, gesegnetes Sachsen BWV 215
BACH Johann Sebastian Oratorio, Passion Oratorio de Noël   BWV 248
BEETHOVEN (van) Ludwig Symphonie Symphonie n° 9 Op. 125
FASCH Johann Friedrich Cantate Beständigkeit bleibt mein Vergnügen FWV C:B 1
HAENDEL Georg Friedrich Oratorio, Passion Belshazzar HWV 61
MAHLER Gustav Symphonie Lied von der Erde (das)
MENDELSSOHN Félix Oratorio, Passion Elias Op. 70
MOZART Wolfgang Amadeus Messe, extraits de messe Grande Messe en ut mineur (n° 18) K 427 (417a, 417B, Anh 23a & 109f)
MOZART Wolfgang Amadeus Opéra Finta simplice (la) - La fausse ingénue K 51
MOZART Wolfgang Amadeus Opéra Lucio Silla K 135
MOZART Wolfgang Amadeus Opéra Enlévement au Sérail (l') K 384
SCHUBERT Franz Hymne Tantum ergo D 962
SCHUBERT Franz Messe, extraits de messe Messe n° 6 D 950
SCHUBERT Franz Musique sacrée diverse Offertorium (Intende voci) D 963
ZELENKA Jan Dismas Motet, Psaume, Litanie, Anthem/Antienne, Répons Laudate pueri (IV) ZWV 81