Né le 8 septembre 1929 à Berlin (Allemagne) - décédé le 6 septembre 2025 à Munich (Allemagne)
Christoph von Dohnányi naît en 1929 à Berlin de parents allemands avec un père aux origines hongroises. Une famille de musicien puisque son grand-père est le pianiste et compositeur Ernő Dohnányi, avec qui il étudiera la composition.
Son enfance est marquée par la guerre : à 15 ans son père et son oncle maternel, engagés dans la lutte contre le nazisme, sont envoyés dans des camps de concentration avant d’être exécutés tous les deux en 1945.
Après la guerre, le jeune homme commence des études de droit qu’il abandonne vite pour entrer à la Hochschule de Munich où il étudie la composition, le piano et la direction d’orchestre. Très jeune, il devient l’assistant de Georg Solti, avant de rencontrer Leonard Bernstein en 1952 à Tanglewood.
Il est nommé directeur musical de l’Opéra de Lübeck en 1957 puis chef de l’Opéra de Francfort en 1968 et enfin de l’Opéra de Hambourg en 1975.
Intellectuel et exigeant, le chef était très critique vis-à -vis des mises en scène qu’il jugeait « contre la musique ». Cela ne l'a pas empêché de nouer de véritables amitiés artistiques, notamment avec Gérard Mortier, qui l’invitera plus tard à Paris, mais également Luc Bondy ou Volker Schlöndorff.
Nommé en 1984 à la tête de l’Orchestre de Cleveland, il y restera jusqu’en 2002. Découvrant l’organisation des formations américaines, Christoph von Dohnányi va développer une relation particulière avec ses musiciens et lancer des projets ambitieux.
Sa réputation est telle qu’il est nommé « chef d’orchestre de l’année » par la revue Musical America. Avec Cleveland, le chef joue le répertoire classique et romantique, notamment Mendelssohn, Beethoven, Strauss, Brahms mais aussi Ives, John Adams, Berg, Lutoslawski ou encore des créations de jeunes compositeurs.
Ensemble ils enregistrent de nombreux disques, notamment pour Decca et Teldec. Après Cleveland, c’est Londres et le Philharmonia Orchestra qui l’accueillent puis l’Orchestre de Paris dont il est nommé chef permanent en 2004. Cela ne l’empêche pas d’être invité à diriger d’autres formations, comme par exemple l’Orchestre de la Scala, le Philharmonique de Berlin ou encore celui de Vienne (avec lesquels il enregistre Lulu et Wozzeck d’Alban Berg).
On peut retenir de sa riche discographie l’intégrale des symphonies de Beethoven mais également de celles de Brahms et de Mendelssohn aux côtés de ses enregistrements de Bartók ou encore de Lutoslawski. Il représentait un art de la direction précis, technique mais aussi humain sachant remettre en question ses interprétations et, selon ses propres mots, cherchant à tirer le meilleur des personnes qu’il avait face à lui.
Encore actif à plus de quatre-vingt-dix ans, il était attendu pour un concert à la Philharmonie avec l’Orchestre de Paris en septembre 2020 que la pandémie de COVID avait malheureusement empêché.
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