TEBALDI Renata


Nom : TEBALDI
Prénom : Renata

Soprano
Italienne
(1922 - 2004)

Commentaire :
Née à Pesaro, ville natale de Rossini, le 1er février 1922, elle fait ses débuts en 1944. Deux ans plus tard, elle auditionne devant Arturo Toscanini, chef d'orchestre légendaire et redouté. La Scala de Milan, bombardée pendant la guerre, est en cours de restauration ; le maestrissimo engage la jeune soprano pour le concert de réouverture, le 11 mai 1946. Un premier triomphe qui prélude à une glorieuse carrière. Car la jeune Tebaldi, qui remporte succès sur succès à Milan, Venise, Rome, Naples, aux arènes de Vérone, ne tarde pas à se produire à l'étranger, Lisbonne, Londres, Paris, Rio de Janeiro, Buenos Aires, New York, Philadelphie...

Sa technique, qui la porte davantage à rechercher l'égalité et la beauté du son que la virtuosité, l'aide à définir rapidement son répertoire : le Verdi d'après 1850 (« La Force du destin », « Otello », « Aïda »), et les auteurs de la « Jeune Ecole », Giordano (« Andrea Chénier »), Cilea (« Adriana Lecouvreur »), Catalani (« La Wally ») et, bien sûr, Puccini (« La Bohème », « Madama Butterfly », « Tosca »). Sa voix est belle, lumineuse, pas très étendue (elle n'aura jamais l'aigu facile) mais pleine, « la voix d'un ange », dira Toscanini. Simple et modeste dans la vie, elle l'est aussi sur scène, où son voeu le plus cher est d'être fidèle aux intentions des compositeurs. C'est une évidence, et elle ne s'en cache pas : la musique, pour elle, passe avant le théâtre. A la même époque, Maria Callas enflamme, elle aussi, les habitués de la Scala. S'il y a rivalité entre les deux étoiles, la presse se charge très vite d'ajouter de l'huile sur le feu. Si l'on y regarde de plus près, pourtant, la comparaison ne tient pas une seconde. Autant Callas se consume sur scène, et cherche à sortir l'opéra de ses conventions, autant Tebaldi, personnalité plus placide, les respecte et s'en trouve bien. Quant aux rôles qu'elles ont en commun, ils se réduisent à peu de chose, Traviata et Tosca essentiellement, Tebaldi, mal à l'aise dans les vocalises, n'ayant jamais abordé Norma et les héroïnes belcantistes.

Dans les années 1960, c'est aux Etats-Unis que la carrière de Renata Tebaldi trouve un nouveau souffle. La voix s'est assombrie, quelque peu durcie, mais, du coup, est désormais parée de couleurs plus dramatiques. La femme aussi s'est transformée, a minci, a troqué son naturel d'antan pour une sophistication de bon aloi. En janvier 1973, elle apparaît pour la dernière fois à l'opéra, ovationnée par les spectateurs du Met dans Desdemona d'« Otello ». Elle se contente, ensuite, de récitals et de concerts, les deux derniers à l'Espace Cardin de Paris, en octobre 1974. Avant de se retirer dans la quiétude de son appartement milanais, non loin de la cathédrale, et de la Scala dont, pendant longtemps, elle ne rate pas une ouverture de saison.

L'essor du microsillon a joué un rôle fondamental dans la vie artistique des années 1950 à 1970. A part quelques faces gravées pour la compagnie nationale italienne, Cetra, Renata Tebaldi a enregistré exclusivement pour Decca, et formé, avec le ténor Mario Del Monaco, un couple idéal tout droit sorti d'un roman-photo. La plupart de ses enregistrements sont encore disponibles, y compris son disque de Noëls, tout juste réédité. Ses intégrales d'« Aïda », sous la baguette d'Herbert von Karajan, et de « La Bohème » - dans les deux, elle a pour partenaire Carlo Bergonzi - font encore figure de référence.

Liste des interprétations de TEBALDI Renata
CompositeurType d'oeuvreOeuvreClassificationPhoto
MOZART Wolfgang Amadeus Opéra Noces de Figaro (les)   K 492
VERDI Giuseppe Opéra Traviata (la)