20 février 1953, Milan
Riccardo Chailly a consacré la majeure partie de sa vie à la direction d'orchestre, parcours on ne peut plus naturel et presque obligé.
Né à Milan en 1953, il a pour père le compositeur Luciano Chailly, dont il devient l'élève. A l'âge de 14 ans, il fait ses débuts de chef d'orchestre avec I Solisti Veneti à Padoue et à 19 ans, devient l'assistant de Claudio Abbado à la Scala, où il débute comme chef en 1978 avec I Masnadieri de Verdi. Il a, par ailleurs, déjà entamé une impressionnante carrière internationale avec Madama Butterfly au Lyric Opera de Chicago en 1974, Turandot à l'Opéra de San Francisco avec Caballé et Pavarotti, puis de nombreuses prestations au Metropolitan Opera de New York, à l'Opéra d'Etat de Vienne, au Royal Opera House, Covent Garden de Londres et à l'Opéra d'Etat bavarois de Munich. Le jeune chef est cependant bien décidé à ne pas passer pour un artiste qui n'a que l'opéra italien dans le sang. Il étend son répertoire. Il prend des risques.
De 1982 à 1988, Chailly est chef principal de l'Orchestre symphonique de la Radio berlinoise et, de 1982 à 1985, principal chef invité de l'Orchestre philharmonique de Londres. Directeur musical du Teatro Comunale de Bologne de 1986 à 1994, il dirige durant cette période de grands concerts au Festival de Salzbourg et avec les orchestres philharmoniques de Vienne et de Berlin. Mais c'est surtout en tant que chef principal de l'Orchestre royal du Concertgebouw à Amsterdam, à partir de 1988, qu'il se distingue. Il élargit considérablement le répertoire de l'orchestre, qui comprend désormais de nombreuses œuvres du XXe siècle et des opéras italiens. Lors du Festival Mahler de 1995, qui commémore le centième anniversaire du premier concert de Mahler au Concertgebouw, les prestations de Chailly suscitent un enthousiasme exceptionnel. En 1998, l'orchestre fête conjointement son cent-dixième anniversaire et le dixième anniversaire de l'arrivée de Chailly à sa tête. Tout en explorant de nouveaux domaines musicaux, il a su mettre sa vision et son esprit d'innovation au service du répertoire établi - notamment Bruckner et Mahler - et contribué, par sa maîtrise technique, à parfaire la précision des exécutions, soulignant ainsi davantage le succès et le prestige de l'Orchestre royal du Concertgebouw aux Pays-Bas et dans le monde entier.
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