Commentaire :
Né le 8 juin 1894 à Prague (République tchèque, alors Autriche-Hongrie) – mort le 18 août 1942 (dans le camp de concentration de Wülzburg, près de Weissenburg en Bavière, Allemagne)
Erwin Schulhoff était un compositeur et pianiste tchèque. Enfant prodige, il fut remarqué et encouragé par Antonín Dvořák.
Juif, homosexuel, communiste et avant-gardiste, il fut une cible de choix pour les nazis, qui le traquèrent et le retrouvèrent avant qu'il ne parvienne à fuir en Union soviétique.
Il obtient son visa d'émigration en juin 41, peu de temps avant de l'invasion de l'Union Soviétique. Arrêté par les Allemands, il est déporté à Wülzbourg sous un faux nom, ce qui lui permet d'échapper au sort réservé aux juifs.
Dans le camp, il continue à composer, des œuvres pour piano, mais aussi et surtout sa huitième symphonie, qu'il entreprend d'écrire en hommage à des codétenus massacrés. Il meurt d'épuisement le 18 août 1942, sans l'avoir terminée. Elle sera retrouvée et publiée par Francesco Lotoro, musicologue italien qui s'est consacré à retrouver la musique écrite dans les camps.
Il est l’auteur de l’opéra Flammen (Flammes), du ballet Ogelala (probablement son œuvre la plus impressionnante car d’une incroyable férocité), de plusieurs symphonies, de diverses œuvres de musique de chambre et d'une cantate (opus 82) basée sur le Manifeste du Parti communiste.
Ogelala (1925) contient l'un des premiers passages pour percussions seules de toute l'histoire de la musique occidentale, puisque la « danse du crâne » (Schädeltanz) précède de quelques années tant Le Nez (1927-1928) de Dmitri Chostakovitch que l'Ionisation (1929-1931) d'Edgard Varèse.
Il est aussi l'un des premiers compositeurs d'obédience classique à s'intéresser au jazz d'une façon importante.
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