BROSSARD (de) Sébastien


Nom : BROSSARD (de)
Prénom : Sébastien
Nationalité : Français
Date de naissance : 1655
Date de mort : 1730
Commentaire :
Né le 12 septembre 1655 à Dompierre (France) - mort le 10 août 1730 à Meaux (France)

Sébastien de Brossard est un prêtre, théoricien de la musique, compositeur et collectionneur français. C'est un représentant de la musique baroque française.

Fils de Gilles de Brossard et d'Antoinette Le Court (ou Lecomte), Sébastien de Brossard nait le 12 septembre 1655 à Dompierre (Orne) ; il est baptisé le même jour dans l'église de ce village normand. Il est issu d'une famille de gentilshommes verriers de Normandie dont l'origine remonte au XIIIe siècle : la famille de Brossard était en effet issue d'une union entre Charles de Valois (1270-1325), fils du roi de France Philippe III le Hardi, et Hélène de Brossard, fille du grand argentier du roi Herbert de Brossard.

Après des études de philosophie et de théologie à Caen, Sébastien de Brossard reçoit la prêtrise en 1675, étudie la musique en autodidacte et s'établit à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1678. Le jeune prêtre y approfondit sa connaissance, notamment sur les traités théoriques de la musique.
Il est nommé vicaire à la cathédrale de Strasbourg, à la suite de l'annexion de la ville par Louis XIV en 1681, puis maître de chapelle au service du chapitre cathédral. Il fonde également une Académie de Musique (société de concerts et d'enseignement), dans la même ville en 1687. C'est encore à Strasbourg qu'il se procure la majeure partie de son importante bibliothèque musicale. De surcroît, il établit une collection manuscrite de 157 sonates, provenant de Baden-Baden, qui porte le nom de Codex Rost, d'après celui du musicien et copiste Franz Rost (de) (1640 ? - 1696), en poste à l'église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg.

À la suite de la mort en mai 1698 de François Chaperon, maître de musique à la Sainte-Chapelle, Sébastien de Brossard quitte Strasbourg, voulant regagner un poste à Paris. Mais avant qu'il n'y arrive, cette fonction est attribuée à Marc-Antoine Charpentier. Le musicien déçu est accueilli à Meaux par Pierre Tabart, qui prépare sa retraite, et lui propose de lui succéder comme maître de chapelle. Ce projet ayant été contesté par un chantre, sous prétexte que Brossard n'avait jamais été enfant de chœur, il se fait enfermer dans une pièce, entre le 9 décembre à 13 heures et le lendemain à 22 heures, afin de composer un nouveau motet Retribuo servo tuo, qui est reconnu venir d'un musicien capable. Le 28 décembre 1698, Brossard est en conséquence nommé maître de chapelle de la cathédrale de Meaux, en succession de Pierre Tabart.

Il est assez vraisemblable que Brossard était en relation étroite avec Jacques-Bénigne Bossuet († 1704), évêque de Meaux, grand théologien et membre de l'Académie française. Chanoine du chapitre depuis 1709, il laisse la maîtrise à un de ses élèves, en 1715. Il meurt le 10 août 1730 à Meaux et est inhumé dans la cathédrale Saint-Étienne de cette ville.

Brossard écrit un ouvrage sur les termes grecs, latins et italiens dans la musique et le premier Dictionnaire de musique en langue française (1701, rééd. 1703). Il est également l'auteur d'une Histoire de la musique (perdue). Religieux sans héritier, il propose en 1724 de céder sa belle collection musicale à la Bibliothèque royale, en échange d'une pension, et en rédige le Catalogue. La collection contient alors un total de 959 ouvrages, y compris 262 traités théoriques. Si la plupart des partitions qui s'y trouvent sont des œuvres de musique sacrée avec 467 partitions, Brossard n'exclut pas la musique profane, en 132 partitions. S'y trouvent aussi 98 partitions instrumentales. Il tente encore, en 1726, de transmettre à la Bibliothèque royale la vaste collection d'œuvres italiennes de Michel-Richard Delalande, décédé, et provenant de l'abbé Nicolas Mathieu († 1706).

Manuscrit de 393 pages accompagné d'une table alphabétique de 253 pages, le catalogue de la collection Brossard constitue encore aujourd'hui une source inépuisable de renseignements qui complète souvent nos connaissances sur la production musicale de l'époque ; toutefois de nombreuses partitions ne s'y trouvent plus, tels deux motets de Guillaume Bouzignac, des oratorios et motets de Marc-Antoine Charpentier et de Giacomo Carissimi. Brossard nous éclaire aussi sur l'esthétique et les théories musicales de son temps, dans les nombreuses annotations portées sur son catalogue. Deux traités constituent des sources uniques : les règles de l'accompagnement au clavecin de François Couperin et les règles de la composition d'après Charpentier. Le fonds manuscrit de Brossard est surtout conservé au Département de la Musique, mais une partie est conservée à Tolbiac (Département des Imprimés).

Brossard est l'auteur de plusieurs grands et petits motets, de cantates, ainsi que d'une mise en polyphonie des Lamentations du prophète Jérémie (1721). L'imprimeur parisien Christophe Ballard, qui appréciait ce compositeur, publia de lui six Livres d'airs sérieux et à boire (1691-1698). L'œuvre instrumental de Brossard contient des sonates pour violon et basse continue, des sonates en trio et des pièces pour orchestre.

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Motet, Psaume, Litanie, Anthem/Antienne, Répons SdB 43 Leçon des morts I
Motet, Psaume, Litanie, Anthem/Antienne, Répons SdB 45 Leçon des morts III
Motet, Psaume, Litanie, Anthem/Antienne, Répons SdB 46 Leçon des morts IV
Oratorio, Passion SdB 55 Dialogus poenitentis animae cum Deo
Sonate, Sonata SdB 220 Sonate en trio n° 1