POOLE Anthony


Nom : POOLE
Prénom : Anthony
Nationalité : Anglais
Date de naissance : 1629 ?
Date de mort : 1692
Commentaire :
Né vers 1629 à Spinkhill (Derbyshire, Angleterre) - mort le 13 juillet 1692 près de Liège (Belgique)

Anthony Poole est un violiste et compositeur anglais

Ce jésuite d'origine anglaise a fait ses études au Collège des jésuites anglais de St-Omer à partir de 1645 et est devenu plus tard professeur de musique instrumentale dans ce même institut (1659-1678). Il a ensuite été actif à Liège jusqu'à sa mort.

Ses parents tiennent une école clandestine pour jeunes garçons catholiques, où Anthony est scolarisé jusqu’à l’âge de onze ans. Il commence très vraisemblablement à jouer de la viole à cette époque, peut-être sous la houlette du musicien jésuite Andrew Sulyard.

En 1641, quelques mois seulement avant qu’éclate la Guerre civile anglaise, Poole est envoyé faire ses études au séminaire des Jésuites de la ville de Saint-Omer, en Artois. Il y reste jusque 1646, profitant sans doute intelligemment de la tradition d’excellence en matière de musique et de théâtre, propre à cette institution.

Il entre ensuite au Collège anglais de Rome, où il étudie durant deux ans en vue de devenir prêtre, allant jusqu’à prendre la première tonsure, prononcer ses vœux et recevoir les ordres mineurs.

En 1648, cependant, « fatigué des études et de la vie ecclésiastique », il est relevé de ses vœux.
Il est de retour à Saint-Omer en 1659, au poste de professeur de musique. Cette charge donne au musicien cosmopolite désormais âgé de trente ans la possibilité d’élaborer et de développer son propre style d’interprète et de compositeur. Durant les vingt années qui suivent, Poole aurait été chargé de fournir la musique des services liturgiques, des événements universitaires et des visites d’hôtes distingués, et de la faire répéter.

Il aurait également été chargé du répertoire de chambre de divertissement et écrit la musique de quelque vingt-cinq tragédies qui ont de source sûre été données au Collège des jésuites de Saint-Omer. Malheureusement, la bibliothèque du collège a disparu, notamment la collection de musique et l’ensemble des œuvres écrites par Poole et ses pairs. Toutefois, les registres des employés du collège ont été conservés ; ils nous informent que Poole était un musicien remarquable, et aussi un homme « timide et scrupuleux ».

Une petite partie de la musique instrumentale d’Anthony Poole nous est parvenue sous la forme de copies manuscrites réalisées de son vivant. Les œuvres de Poole sont alors connues et appréciées des communautés catholiques anglaises expatriées.

On trouve parmi ces manuscrits de pièces virtuoses pour viole, comme le recueil de diminutions dans le style anglais S. Justinas, les diminutions sur la « basse de Polewheel » et la fabuleuse Ciaccona au rythme syncopé italianisant. La capacité de Poole à travailler avec des formes plus amples se remarque dans la Suite en mi mineur, une exquise sélection de danses françaises agrémentée d’une aria en diminutions. Le niveau de difficulté technique exceptionnellement élevé de cette musique montre bien l’envergure du violiste que fut probablement Poole.

La musique pour violon, viole et basse continue montre parfaitement à quel point Poole a su intégrer la tradition anglaise du jeu en diminution dans les moules formels plus modernes qu’il a rencontrés durant ses pérégrinations en Europe. Poole est probablement l’un des premiers musiciens anglais à écrire des trios à partir de sonates expressives en plusieurs mouvements, dans le style utilisé par des compositeurs comme Bertali, Becker et Schmeltzer.

Les deux recueils de diminutions pour violon et basse continue (la seule musique de Poole imprimée de son vivant) sont des œuvres plus légères, plus accessibles ; il pourrait s’agir d’arrangements de musique pour viole.

En 1679, Poole est envoyé au collège jésuite de Liège, où il n’a plus de responsabilités musicales. Sa santé décline rapidement, et à compter de 1685, il est toujours cité parmi les malades, avec d’énigmatiques notes faisant allusion à sa « faiblesse d’esprit », laissant supposer une maladie dégénérative. Anthony Poole meurt à Liège le 13 juillet 1692.

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Oeuvre pour violoncelle, viole de gambe St Justinas