Un des premiers orchestres sur instruments d'époque que l'Europe méridionale ait comptés, Le Concert des Nations, se constitue en 1989 autour des musiciens de plus de vingt nationalités. C'est pourtant à Couperin qu'il doit son nom, en particulier à son recueil Les Nations formé de quatre grands " Ordres " ou " Concerts " - La Française, L'Espagnole, L'Impériale, La Piémontaise. Cette Europe de l'Art préfigurée par Couperin est aujourd'hui une des aspirations du Concert des Nations qui, à travers une riche discographie et de nombreuses tournées, s'attache au rayonnement du répertoire non seulement français (Canticum ad Beatam Virginem Mariam de Charpentier, Suites instrumentales d'Alcione de Marais) ou espagnol (Una cosa rara, opéra de Martin y Soler), mais aussi germanique (Concertos Brandebourgeois de Bach, Requiem de Mozart), italien (l'Orfeo de Monteverdi) et anglais (Music for the royal Fireworks, Water Music de Haendel, les Suites instrumentales de Fairy Queen de Purcell). À ces chefs-d'œuvre connus ou inconnus du patrimoine européen baroque et classique s'ajoute une incursion remarquée dans le XIXe siècle avec la Symphonie Eroica de Beethoven et la musique instrumentale de Arriaga. Les disques largement primés en attestent : loin d'une conception élitiste ou minoritaire de la musique ancienne, le Concert des Nations se joue des frontières pour atteindre à sa vocation universelle.
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