Commentaire :
Né le 19 avril 1785 à Versailles (France) - mort le 27 décembre 1858 à Paris (France)
Alexandre-Pierre-François Boëly est un compositeur, pianiste, organiste et professeur français.
Né au 21 rue des Bourbonnais à Versailles, Alexandre est issu d'une famille de musiciens. Son père, Jean-François (1739–1814), est haute-contre à la Sainte-Chapelle de Paris, compositeur et professeur de harpe à la cour de Versailles et théoricien.
Sa mère, Catherine-Louise Levesque (1755-1804), femme de chambre d'un enfant de la Comtesse d'Artois de 1778 à 1783, a pour père Pierre-Louis Levesque (1724-1797) chantre et auteur d'un Solfège d'Italie (1772) assez célèbre, qui connut cinq rééditions jusqu'en 1830. Son oncle, Pierre-Louis Levesque (1760-?) est aussi Page du Roi. Enfin, il a quatre sœurs qui suivent tous de rapides et brillantes études à l'ouverture du conservatoire.
Dès sa cinquième année Alexandre reçoit les rudiments de son éducation musicale avec les pages de la musique du Roi, dirigé par son grand-père.
À Paris, il a d'abord pour maître son père, doué d'une solide culture, puis dès l'ouverture du Conservatoire de Paris en 1796 – Alexandre est alors dans sa onzième année – il commença le violon avec Henri Guérillot (1749–1805), sans grand succès apparemment, et surtout le piano.
L'hypothèse a été émise qu'il avait commencé avec Madame Hélène de Montgeroult (1764–1836) jusqu'en janvier 1798, puis avec le pianiste-compositeur et pédagogue tyrolien Ignaz Ladurner (1766-1839). Ladurner, fils d'organiste et organiste à ses heures, formé à Munich et fixé à Paris depuis 1788, devient professeur au conservatoire de mai 1797 jusqu'à son éviction en 1802 (comme le violoniste Guérillot, écarté lui aussi lors d'un remaniement professoral).
Début 1798, Boëly s'initie, entre autres, à Bach, Haydn et Clementi. Mais il ne termina jamais ses études au conservatoire à cause d'un déménagement en province, ce qui lui ferma le concours du Prix de Rome, ou un poste de professeur dans l'établissement. Il avait quinze ans. À son retour, deux ans plus tard, il est possible qu'il reprît des cours particuliers avec Ladurner, ce que la dédicace de son opus 1, publié en 1810 semble confirmer.
On ignore précisément le déroulement de sa formation de compositeur ou celle de l'organiste. En composition, il doit beaucoup à la lecture directe des œuvres (la bibliothèque du Conservatoire est fort riche).
En tout cas, avant sa vingtième année, il signe des œuvres de chambre accomplies.
Sa carrière se précise seulement vers 1826. Il s'initia sérieusement à l'orgue semble-t-il à partir de 1830, date à laquelle il fait installer un clavier de pédale à l'allemande sous son piano personnel, ce qui constitue une grande première en France. Il fera de même en 1840 à sa tribune de Saint-Germain. Il est certain qu'il fréquente avec assiduité la tribune de Saint-Gervais, qui fut celle d'Armand Louis Couperin et tenue par Jean-Nicolas Marrigues (1757-1834) qu'Alexandre connaît de longue date.
Les orchestres français après l'Empire, ne disposant pas des effectifs de vents nécessaires à l'interprétation du répertoire de Mozart ou Beethoven, Boëly se spécialise dans l'adaptation pour un second piano de ces pupitres. Dans les concerts organisé par Marie Bigot (1786-1820) qui est une « fervente admiratrice et interprète des concertos de Mozart qu'elle a découvert à Vienne », 11 a pour partenaires Baillot (créateur du Concerto de Beethoven en France), Lamare et Auber. C'est souvent lui qui tient cette partie après avoir joué à l'alto d'autres œuvres. On dispose des parties de quatre concertos de Mozart ainsi arrangés pour l'orgue ou l'harmonium : Kv. 450, 459, 467 et 488.
Son goût pour le classicisme et sa prétention à faire de la bonne musique, son manque d'ambition mondaine, l'isolèrent de la scène musicale parisienne qui préférait des œuvres patriotiques ou italiennes, selon le goût de Napoléon, explique le peu de popularité de Boëly. Plus tard, des musiciens comme Cherubini, Rossini, Bellini, mais aussi, Meyerbeer, Paganini, connurent le succès, tandis que Beethoven en France, restait ignoré ou peu apprécié, Boëly lui, proclamait son admiration pour le compositeur de Fidelio ! Les premières sonates opus 1 ou les Trios opus 5 en portent la marque.
En août 1840, il est nommé organiste à l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois. Âgé de cinquante-cinq ans, il est au sommet de son art et inspire le respect. Il exécute des œuvres de compositeurs inconnus ou peu appréciés du public : Bach (considéré comme une vieille perruque, réputé injouable ou scolaire...), Frescobaldi, Couperin. Il contribua à la formation directement ou indirectement de l'école d'orgue de la génération suivante par l'intermédiaire de Alkan, Franck, Lefébure-Wely, Saint-Saëns, Ambroise Thomas ou Chauvet qui viennent l'entendre à Saint-Germain l'Auxerrois jouer Bach.
Il fut congédié fin septembre 1851 pour son « austérité », parce que le public et le clergé s'ennuient..., bien que ses amis et connaisseurs le soutiennent et en savent le talent. La paroisse avait perdu son qualificatif de « royale » depuis 1848...
Quant à l'œuvre pour orgue, elle est parmi les plus vastes publiées en France. Au moment même où l'orgue commence à renaître. Un de ses élèves, Eugène Vast, âgé de seize ans, prend le relais... Boëly se défait de son poste à la maîtrise de Notre-Dame et reprend ses leçons.
Jusqu'à sa mort, il fut professeur particulier de piano, l'un des meilleurs de Paris selon ses contemporains et notamment Pierre Baillot, professeur de violon au Conservatoire, et coauteur de la méthode utilisée avec Rode et Kreutzer. On notera que Boëly assista à tous les concerts de musique de chambre organisés par le célèbre violoniste (soit 154 en tout), mais on n'y joua jamais ses œuvres. Il meurt au 27 de la rue Ponthieu à Paris, le lundi 27 décembre 1858 et repose au cimetière parisien de Montmartre. Lors de ses obsèques à Saint-Philippe-du-Roule, Camille Saint-Saëns tint l'orgue.
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