Commentaire :
Né le 17 juin 1882 à Oranienbaum (près de Saint-Pétersbourg, Russie) - mort le 6 avril 1971 à New York (USA)
Né à Oranienburg (actuelle Lomonossov) en Russie, Igor Stravinski est le fils de musiciens, chanteurs et pianistes, qui initieront très vite leur fils à la musique. À 9 ans, celui-ci commence en effet à étudier le piano et la théorie musicale. Il s’intéresse également beaucoup à la peinture.
Inscrit dans une classe de droit, il s’en détachera pour étudier la composition.
C’est Nicolaï Rimski-Korsakov lui-même qui va donner les premières leçons au jeune Stravinski.
À la mort de son père en 1902, Stravinski est recueilli et protégé par Rimski-Korsakov, qui l’introduit dans les milieux de la musique à Saint-Pétersbourg. Le jeune compositeur fera la découverte de la musique de Claude Debussy qui va le fasciner.
En 1905, Stravinski se tourne définitivement vers une carrière musicale, avec ses diplômes de juriste en poche. La même année, il se marie avec sa cousine Katerina Nossenko. De ce mariage naitront un fils Féodor et une fille Ludmilla.
Il compose en 1908 Feu d’artifice pour Rimski-Korsakov, mais le grand maître décède. Sergueï Diaghilev, futur patron des ballets russes, assiste à l’exécution de cette œuvre et pressent Stravinski pour ses ballets. Celui-ci lui compose l’Oiseau de feu qui sera un succès dans toute l’Europe.
La première de L’Oiseau de feu a lieu à Paris en 1910. Stravinski a l’occasion d’y rencontrer Debussy avec lequel il entretiendra une amitié durable. Celui-ci perçoit tout de suite le génie du russe.
Le 13 juin 1911, c’est l’avènement de Petrouchka qui est un ballet plus acclamé encore que le précédent. Les couleurs chatoyantes de l’orchestre doivent beaucoup aux leçons que Stravinski a reçues de Rimski-Korsakov entre 1902 et 1906.
Le 29 mai 1913, création du Sacre du printemps (écrit pour les Ballets russes).
En sortant, Ravel s’exclame : « Génie ! » Et Debussy écrit à son ami Caplet : « Le Sacre du Printemps est une chose extraordinairement farouche. Si vous voulez, c’est de la musique sauvage avec tout le confort moderne. »
Reconnue par les musiciens, cette œuvre païenne, au caractère primitif et aux rythmes brutaux, crée un scandale mémorable dans la salle. C’est le point culminant de la période russe de Stravinski, où il utilise un matériel thématique inspiré par de vieilles chansons folkloriques. Mais il les amalgame dans un tissu harmonique très personnel aux rythmes heurtés.
Durant la première guerre mondiale, Stravinski s’exile en Suisse. Désargenté, il imagine, en collaboration avec l’écrivain suisse Ramuz, un spectacle de poche ambulant. Ce sera L’Histoire du soldat (1918) pour 3 récitants et 7 musiciens. C’est le point de départ de sa période dite néoclassique, au cours de laquelle il revient aux formes anciennes (sonate, concerto, symphonie de psaumes en 1930) et emprunte à des compositeurs du passé : Guillaume de Machaut (Kyrie de sa Messe, 1948), Carlo Gesualdo (Monumentum pro Gesualdo), Giovanni Battista Pergolèse (Vivo de Pulcinella, 1919), Johann Sebastian Bach, Carl Maria von Weber, Gioacchino Antonio Rossini, Piotr Illitch Tchaïkovski... Mais ce n’est pas du pastiche : c’est à une véritable récréation qu’il se livre, et son style est immédiatement reconnaissable, même quand il s’empare du jazz (Ragtime pour 11 instruments, 1918).
Stravinski devient un compositeur très en vue. En 1935, il se rend en tournée aux États-Unis. Il y obtient de grands succès et reçoit quelques commandes dont le ballet Jeu de Cartes. Néanmoins le malheur va s’abattre sur sa famille puisqu’il perdra son épouse, sa fille et sa mère toutes trois mortes de la tuberculose.
En 1940, il compose Dumbarton Oaks, une pièce de musique de chambre et sa Symphonie en ut. Il se remarie aux États-Unis avec Vera de Bosset. En 1945, il écrit The Rake’s Progress, un opéra dont le succès ne s’est jamais démenti. Représenté pour la première fois à Venise, le public fut totalement conquis par cette œuvre.
Tout ce qu’il touche devient du Stravinski. C’est le cas encore durant sa troisième période, plus cérébrale et dépouillée qui démarre vers 1950. Son style devient austère et l’inspiration religieuse occupe une place importante. Face à l’impact grandissant d’Anton Webern (et dans une moindre mesure d’Edgar Varèse), il ne veut pas apparaître comme rétrograde. Il adopte alors un sérialisme très personnel : Canticum Sacrum (1956) ou encore les ultimes Requiem Canticles qui semblent un résumé de toute son œuvre (1966).
En 1962, il retourne triomphalement en tournée en URSS. Le succès est encore au rendez-vous mais sa santé décline. Stravinski décède à New York le 6 avril 1971. Séparé de sa terre natale à cause de la première guerre mondiale, il ressentira pour elle une profonde nostalgie qui transparaît dans ses œuvres. Rares sont les compositeurs aussi célèbres de leur vivant.
Sources : Symphozik
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