Commentaire :
Né le 9 août 1874 à Caracas (Vénézuela) - mort le 28 janvier 1947 à Paris (France)
Reynaldo Hahn est un chef d'orchestre, critique musical et compositeur français (naturalisé en 1912)
Il est né d’une mère vénézuélienne et d’un père juif allemand, ami et conseiller du président francophile Antonio Guzman Blanco. En 1878, la famille Hahn quitte le Venezuela pour s’installer à Paris. Le petit Reynaldo n’avait que trois ans. Il ne reverra plus le pays de sa naissance.
Une fois en France, il s’intégrera très tôt à la vie parisienne. Doué pour la musique, il entre en 1885 au Conservatoire de Paris, où il reçoit notamment les cours de composition de Jules Massenet. À treize ans, il crée sa première pièce musicale. À 18 ans, chez les Daudet, il interprète les Chansons grises, son premier cycle de mélodies, dans lequel il met en musique sept poèmes de Paul Verlaine, en la présence de ce dernier.
Il fréquente les salons les plus huppés de l’époque, y fait la rencontre de Stéphane Mallarmé, d’Edmond de Goncourt, de Sarah Bernhardt et d’autres grands artistes du moment. En 1894, il fait la connaissance de Marcel Proust, dont il sera l’amant pendant deux ans. Proust transposera sa grande passion pour Reynaldo dans Un amour de Swann, sans toutefois jamais le nommer.
Allant de salon en salon, Reynaldo Hahn interprète ses mélodies en s’accompagnant au piano. En 1900, il compose les Études latines, une suite de mélodies sur des poèmes de Leconte de Lisle, qui lui valent un succès instantané. Il devient ainsi la coqueluche du Tout-Paris. Outre ses mélodies, il compose un poème symphonique et des musiques de scène et de ballet, dont celle de Le Dieu bleu, créé le 13 mai 1912 pour les Ballets russes de Serge Diaghilev, sur un livret de Jean Cocteau et Federigo de Madrozo.
En 1914, lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il demande à partir sur le front (il avait été naturalisé français en 1912), puis travaille au ministère de la Guerre. Dans l’entre-deux-guerres, il commence une carrière plus officielle. Il est fait officier de la Légion d’honneur et devient professeur de chant à l’École normale de musique de Paris, où il côtoie entre autres le violoncelliste Pablo Casals et Nadia Boulanger. Durant cette période, il compose des opérettes et des comédies musicales, dont Ô mon bel inconnu sur un livret de Sacha Guitry en octobre 1933. Arletty en est l’interprète principale. À cette époque, il compose aussi de la musique de chambre, un concerto pour piano, un concerto pour violon, des chœurs et même un Agnus Dei pour baryton et soprano, des genres qu’il avait jusque là délaissés.
À l’approche de la Seconde guerre mondiale, préoccupé par son origine juive, il quitte Paris pour Cannes, puis Monaco. À la fin de la guerre, de retour dans la capitale, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts et est nommé directeur de l’Opéra de Paris. Brillante fin de carrière pour celui qui restera, avant tout, le musicien de la Belle Époque, compositeur de mélodies séduisantes et d’opérettes divertissantes. |