Commentaire :
Né vers 1515 à Saint-Flour (France) - mort vers 1594 à Toulouse (France)
Guillaume Boni est né à Saint-Flour en Auvergne, où des Boni sont signalés aux XVe et XVIe siècles, sans que le musicien y ait jamais été clairement identifié. Il aurait pu étudier à Toulouse au collège auvergnat de Saint-Nicolas de Pellegry ; en tout cas les pièces liminaires qui ornent ses éditions, tant de sa main que d’autres, témoignent qu’il a reçu une éducation solide et su développer des amitiés humanistes.
La préface latine des motets imprimés en 1573 révèle que Boni a été impliqué dans les processions et les réceptions ayant marqué l’entrée et le séjour à Toulouse de Charles IX et de Catherine de Médicis, du 31 janvier au 19 mars 1565. Il fait entendre au roi des motets de sa composition, une pièce à neuf voix et des sonnets de Pierre de Ronsard, toutes pièces que le jeune roi fait immédiatement copier tant elles lui plaisent. Boni était alors attaché à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, du temps où le cardinal Georges d’Armagnac était archevêque de Toulouse.
En 1596, un Te Deum fut donné à la cathédrale Saint-Etienne pour le retour de la ville de Toulouse sous l’autorité de Henri IV, suivi d’un motet à quatorze voix chanté à l’église des Augustins. Ce motet a pu être le Quaesumus omnipotens Deus de Boni, publié en 1582, parce que celui-ci était à l’époque le motet publié en France avec le plus de voix, et parce qu’il est dédié au roi Henri (originellement, Henri III).
Boni apparaît encore vers 1598-1599 pour avoir révisé un graduel romain imprimé à Bordeaux par Simon Millanges (d'où l'on peut supposer qu'il était toujours en poste dans l'église), après quoi l'on perd sa trace.
La carrière de Boni n'est pas précisément retracée ; il a certainement connu ou côtoyé Antoine de Bertrand, un compositeur d'origine auvergnate et établi à Toulouse comme lui, qui a aussi travaillé sur les poèmes de Ronsard. La dernière trace qu'on a de lui consiste en un sonnet de sa main, qui figure dans la réédition de 1594 de ses Sonetz de Ronsard.
Le nombre important de rééditions de ses Sonetz atteste d'une célébrité certaine, malgré le faible nombre de sources manuscrites qui reprennent sa musique. Boni est encore cité comme un musicien digne d’éloges, aux côtés de Guillaume Costeley, dans la Galliade, poème de Guy Le Fèvre de La Boderie publié en 1578 et, la même année, dans les Nouvelles œuvres... de Jean-Édouard Du Monin, aux côtés de Claude Le Jeune, Roland de Lassus, Antoine de Bertrand et autres.
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