Commentaire :
Né vers 1628 à Paris (France) - mort en février ou mars 1677 à Londres (Angleterre).
Robert Cambert est un compositeur et organiste français.
Ses parents Robert Cambert et Marie Moulin, habitent la paroisse Saint-Eustache à Paris.
En 1652, il est organiste à Saint-Honoré de Paris.
En 1657, il met des poèmes de Perrin en musique.
En 1658, il compose La muette ingratte, une élégie à trois voix, dont la musique et le livret sont perdus. À cette occasion il déclare son désir de faire représenter des comédies en musique comme cela se fait en Italie.
En 1659, il donne Pastorale, dans laquelle il utilise les vers de Perrin pour des chansons. L'œuvre est représentée une dizaine de fois, dans la maison de M. de la Haye au village d'Issy (on nommera cette œuvre La Pastorale d'Issy). La pièce est donnée au château de Vincennes pour la cour. La musique est perdue, mais les documents indiquent que chaque acte était ouvert et clos par une « symphonie » instrumentale.
D'après La muze historique de Jean Loret (Paris 1659), 300 personnes ont assisté chaque soir aux représentations.
Suite à une demande de Mazarin, Cambert et Perrin composent une seconde pastorale, Ariane, ou Le mariage de Bacchus, dont la musique ne nous est pas parvenue. Des répétitions publiques sont données à Paris en 1660-1661, mais la mort de Mazarin en 1661 met brusquement fin à l'expérience.
En 1662, Cambert est nommé maitre de musique de la maison d'Anne d'Autriche (la reine mère).
En 1666, il écrit un trio bouffe pour la pièce de Brécourt, Le jaloux invisible. En juin de la même année, il obtient avec Perrin un privilège du roi pour établir l'Académie d'opéra.
Parmi leurs collaborateurs se trouvent Le Marquis de Sourdéac pour la scénographie, La Grille (Dominique de Normandin, Sieur de La Grille), embauche les chanteurs et les musiciens (il aura en 1675, le privilège pour La Troupe royale des Pygmées, qui créera les premiers opéras de marionnettes). On trouve également Pierre Beauchamp, le maître de ballet, Henri Guichard, pour les bâtiments, le financier, Champeron (Laurens de Bersac de Fondant, Sieur de Champeron).
Le 8 octobre 1670, le marquis de Sourdéac et le financier Champeron louent le Jeu de Paume de la Bouteille, pour une durée de cinq ans, afin d'y installer l'Académie d'opéra. Cette salle était située à la hauteur du 42 de la rue Mazarine à Paris (anciennement 16 rue des fossez de Nesle). Elle prendra plus tard le nom de Théâtre de Guénégaud.
Après des travaux d'agrandissement pour la scène et les machineries, le théâtre est inauguré le 19 mars 1671, avec Pomone, première représentation publique de l'Académie d'Opéra est donnée au Jeu de paume de la Bouteille (texte, Perrin ; musique, Cambert ; scénographie et machineries, Alexandre de Rieux marquis de Sourdéac ; chorégraphie, Pierre Beauchamps et Des Brosses).
On considère cette œuvre comme le premier opéra français.
Des malversations financières commises par Sourdéac, Champeron et Perrin conduisent en juin ce dernier en prison pour dettes.
Cambert collabore alors avec Gabriel Gilbert pour un second opéra, Les peines et les plaisirs de l'amour, qui furent donnés au début de 1672. Mais Lully ayant, grâce à un édit royal, récupéré le privilège d'une académie d'opéra, le Jeu de Paume de la Bouteille ferme ses portes le 30 mars 1672. Lully installe sa maison d'opéra au Jeu de Paume du Bel-Air. La Bouteille accueillera en juillet 1673, la troupe de Molière.
Cambert gagne l'Angleterre, où il est nommé (par l'entremise de l'administration royale), maître de musique de Louise de Keroual.
Au début de 1674, sa pastorale, rebaptisée Ballet et musique pour le divertissement du roy de la Grande-Bretagne, est jouée à l'occasion des festivités du mariage de James, duc d'York et Marie de Modène.
Il tente sans succès de reproduire une révision anglaise de ses opéras français en collaboration avec Luis Grabu, maître de la King's Musick.
Peu de musique est parvenue. Ballard a commencé l'impression des deux opéras, mais l'évolution des affaires de l'Académie à abrégé le projet. La partition de Pomone s'achève au cours de la scène 5 de l'acte 2, de celle des Peines et des plaisirs, il ne reste que l'ouverture, le prologue et le premier acte. |