Commentaire :
Né le 22 septembre 1733 à Eichstätt (Allemagne) - mort le 14 mars 1760 à Mannheim (Allemagne)
Anton Fils est le fils d’un violoncelliste et camérier à la cour du prince-évêque de la ville, dans laquelle il fait ses études jusqu’aux environs de 1753, année où il est inscrit à l’université d’Ingolstadt en droit et en théologie, matière qu’il abandonnera l’année suivante.
Le 15 mai 1754, il est engagé comme violoncelliste au sein de l’orchestre de la Cour de Mannheim. Sans doute formé initialement à la musique par son père, on suppose qu’il parfait alors ses connaissances auprès de Jan Stamitz (Johann Stamitz, 1717-1757), fondateur de l’Ecole de Mannheim. Il se marie en 1757 et, signe de son succès, devient propriétaire en 1759. Il meurt à Mannheim aux alentours du 14 mars 1760.
Mort à 27 ans, Fils a tout de même eu le temps de composer une œuvre conséquente. On conserve de lui une trentaine de symphonies, des concerti, de la musique de chambre et quelques pièces sacrées. Aucun autographe, ni écrit de sa main n’a été conservé, Fils ayant eu tendance, selon le poète allemand Christian Friedrich Daniel Schubart (qui par ailleurs a vu en lui « le plus grand compositeur de symphonies qui ait jamais vécu ») à se servir « souvent de ses compositions les meilleures comme de torches un fois qu’elles avaient été jouées ». Néanmoins, dès après sa mort, sa veuve vendit l’intégralité de sa production instrumentale à l’éditeur parisien Louis-Balthazard de la Chevardière (qui diffusa, entre autres, des œuvres de Boccherini), qui la publia entre 1760 et 1765. Compositeur singulier que ce Fils, qui avait, toujours d’après Schubart, la « bizarre manie de manger des araignées », brûlait ses partitions, et, surtout, mit dans sa musique beaucoup plus d’élans passionnés que la majorité de ses condisciples mannheimois.
On note, dans les œuvres tardives, une part de plus en plus importante réservée aux instruments solistes, et notamment aux flûtes, instrument préféré du prince électeur Karl Theodor, « patron » de la Hofkapelle de Mannheim et pratiquant cet instrument.
Cette pratique annonce l’heure de gloire à venir du genre de la symphonie concertante, qui triomphera à Paris dans les années 1770.
Fils peut être considéré comme un compositeur préclassique, dont la musique symphonique aura une influence très claire sur les « grands » classiques viennois que sont Mozart et Haydn. |