Commentaire :
Né le 30 juin 1671 à Fermo (Italie) - mort le 10 décembre 1746 à Pékin (Chine)
Teodorico Pedrini est un missionnaire lazariste italien, compositeur et claveciniste de renom.
Teodorico Pedrini fut baptisé, sous le nom de Paolo Filippo Teodorico, le 6 juillet 1671 dans la paroisse de San Michele Arcangelo, à Fermo, capitale de Province dans la région des Marches en Italie.
Son père, Giovanni Francesco Pedrini, né à Servigliano le 5 février 1630 est notaire principal de la Ville de Fermo entre 1669 et 1707. Il exerce dès 1656 les deux premières années d’activité notariale dans son pays, auxquelles suivent environ dix ans comme chancelier auprès de l’Auditeur de Chambre à Rome ; il épouse, le 23 janvier 1670, Nicolosa Piccioni, née à Fermo le 14 mars 1650, fille d’un autre notaire, Giovanni Francesco Piccioni da Altidona avec laquelle il a six fils dont Teodorico est l’aîné. G.F. Pedrini a été le grand-père du cardinal Domenico Spinucci.
Théodoric prend la tonsure en 1687 et les Ordres mineurs en 1690 à Fermo. Il fréquente l’Université de Fermo, où il est diplômé in Utroque Jure le 26 juin 1692. Du 16 novembre 1692 au 7 août 1697, il est pensionnaire du Collège Piceno à Rome, aujourd’hui siège du Pio Sodalizio dei Piceni. En 1696, il adhère à l’Académie d’Arcadie, où il prend le nom de Dior Taumasio. En décembre 1697, il reçoit le sous-diacre ; en mars 1698, il est ordonné diacre, et deux semaines plus tard - la nuit de Pâques (29 mars) - prêtre dans la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome.
Entre-temps, le 23 février 1698, il avait adhéré à la Congrégation de la Mission de Saint Vincent de Paul (Vincent ou Lazaristes), et en juin de la même année, il entre dans la communauté lazariste auprès du complexe des Saints Jean et Paul au Caelius à Rome, où il demeure jusqu’en janvier 1702, moment de son départ pour la mission de Chine comme envoyé par Propaganda Fide, après avoir rencontré le pape Clément XI, l’urbinate Giovanni Francesco Albani. Il est alors envoyé de Rome en Chine pour plaire à l'Empereur, qui avait souhaité avoir quelques artistes européens pour sa cour. Il doit faire partie du voyage de Charles Thomas Maillard de Tournon, légat du pape, qui partait inspecter les Jésuites en Chine.
Son voyage, commencé par Rome le 12 janvier 1702, fut très long, à travers la via francigena, jusqu’à Sienne et Livourne, puis par bateau à Toulon, puis à Paris, où était nonce l’archevêque Filippo Antonio Gualterio. Bien que sélectionné pour faire partie de la première légation pontificale du Patriarche Charles Thomas Maillard de Tournon, il ne réussit pas à le rencontrer et, après un an et demi de séjour à Paris, il part avec d’autres missionnaires de Saint-Pierre le 26 décembre 1703 de Saint-Malo sur un navire français.
Malheureusement retardé, Pedrini ne put rejoindre les îles Canaries à temps, et le bateau partit sans lui. Lorsqu'il put s'embarquer, les vents alizés entraînèrent le navire vers l'Amérique du Sud, dans la direction opposée à la route habituellement suivie.
Après avoir difficilement franchi le cap Horn, il toucha terre à Concepción au Chili, puis à Lima au Pérou où il fut bloqué pendant plus d’un an.
Le missionnaire se rendit alors par mer au Guatemala, puis par terre à Acapulco au Mexique en 1705, d’où il put appareiller sur le Galion de Manille en 1707, touchant les îles Mariannes avec destination finale aux îles Philippines, où il resta, malgré lui, pendant deux ans encore. Après s’être réuni dans le port de Mariveles avec des missionnaires de Propaganda Fide, dont Matteo Ripa, il arriva, après trois mois de navigation périlleuse au sud du tropique du Cancer, sur la côte sud de la République populaire de Chine en janvier 1710, juste à temps pour remettre la barrette de Cardinal à Charles Thomas Maillard de Tournon qui, alors qu’il eut été fait prisonnier à Macao, décéda le 8 juin 1710.
De là, Teodorico Pedrini affréta un vaisseau sur ses propres fonds, se déguisa en capitaine pour déjouer les geôliers et se rendit enfin à Pékin sur désignation écrite de Charles Thomas Maillard de Tournon lui-même - qui répondait à la demande de l’Empereur Kangxi d’avoir des personnes habiles dans la musique à la cour.
Il arriva donc dix ans après son départ de Rome, le 5 février 1711 à Pékin. Le 5 février 1711, il se rend à Pékin et le lendemain il est reçu par Kangxi : il est connu de l’empereur grâce à une information transmise par Tournon au gouverneur cantonais en mars 1710, qui le signale pour la première fois dans ses sources comme un bon connaisseur «de la science des principes de la musique», de l’orgue et d’autres instruments.
Il fut reçu le jour même avec Matteo Ripa par l'empereur Kangxi, qui dès lors les prit sous sa protection le premier comme musicien et le second comme peintre et graveur, et ce malgré l'hostilité de certains courtisans. Teodorico Pedrini restera au service des Fils du ciel, Kangxi, Yongzheng et Qianlong et ce, jusqu'à sa mort, en 1746 : Il sera chargé de l'entretien des clavecins de la cour, de la construction d'instruments, dont un nouvel orgue pour l'église des Jésuites du Bei Tang, et un autre orgue pour l'Empereur.
Il achèvera le traité de musique européenne commandée par l'Empereur au jésuite Thomas Pereira (mort en 1708) et accompagnera l'Empereur dans ses voyages, enseignant la musique à ses fils.
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