Commentaire :
Né le 22 juin 1680 à Pistoia (Italie) - mort le 6 octobre 1762 à Pistoia (Italie)
Parmi les compositeurs italiens de la génération qui suivi celle de Corelli, certains préférèrent se consacrer à la musique instrumentale plutôt qu'à la florissante production d'opéras, très en vogue à l'époque. Chez ces compositeurs, deux tendances apparurent : l'une conservatrice, fidèle aux formes instrumentales baroques fixées par Corelli; l'autre progressiste, bien décidée à modifier les formes traditionnelles et à développer les nouveaux modèles issus de l'école bolonaise (influencée par la musique de Giuseppe Torelli) et à l'école vénitienne, qui connut avec Antonio Vivaldi l'un de ses plus illustres représentants. Une telle opposition coexistait cependant chez de nombreux compositeurs, qui, souvent, adoptaient aussi bien la forme traditionnelle que la forme nouvelle, ne serait-ce que pour répondre aux désirs des exécutants. En règle générale, l'esprit d'innovation était d'abord sensible chez les musiciens qui travaillaient à l'étranger: tel fut le cas de Francesco Maria Manfredini. Ce violoniste et compositeur, longtemps lié à sa ville natale de Pistoia où il fut maître de chapelle de la cathédrale, développa une intense activité d'auteur de musique instrumentale et d'oratorios, écartant systématiquement de son répertoire toute tentative de genre mélodramatique: ce choix le plaça définitivement parmi les compositeurs de musique instrumentale pure, héritiers de la tradition baroque moyenne.
C'est à Bologne que Manfredini reçut sa formation avec Torelli, se familiarisant ainsi avec la difficile écriture baroque, tâche d'autant plus ardue qu'à cette époque la réputation de Corelli demeurait intacte jusqu'à Rome. Jusqu'en 1711, Manfredini resta dans le milieu musical bolonais: il fut premier violon de l'Academia dello Spirito Santo de Ferrare et membre de la chapelle de S. Petronio et de l'Academia Filarmonica de Bologne, qui étaient les deux centres de la vie musicale de cette ville.
En 1711 il se rendit à Munich, où il se mit au service de la chapelle musicale du duc Maximilien II, il y restera jusqu'en 1727.
L'aspect le plus intéressant de la production de Manfredini avant son départ pour la Bavière tient dans la qualité de deux recueils: l'un publié en 1704 (concertini per camera e violino e violoncello o tiorba, op.1) et l'autre en 1709 (sinfonie da chiesa a due violini col basso per l'organo e una viola a beneplacito, con una Pastorale per il SS. Natale, op.2).
En 1718, à Bologne, l'op. 3 de Manfredini vit le jour: il s'agissait des Concerti a due violini e basso continuo obligado, e due altri violini, viola e basso di rinforzo ad arbitrio, con una Pastorale il SS. Natale. L'effet que provoqua cette édition fut retentissante, à telle enseigne que Jean-Sebastien Bach, à l'époque où Manfredini se trouvait à Munich, transcrivit six des concertos de l' œuvre de Vivaldi. D'autre part, l'Europe musicale et les pays germaniques en particulier avaient une prédilection pour le concerto avec soliste, le reconnaissant comme un véritable produit du génie italien.
A Munich, Manfredini suivit la mode allemande pour la musique italienne et composa dans le style moderne: à ce propos, la comparaison entre les deux pastorales, éloignées dans le temps et dans le style, témoigne de l'évolution du musicien de Pistoia. On connaît mal ses autres compositions, hormis une édition posthume, publiée à Londres en 1764, des six Sonate per violino e violoncello con un basso per clavicembalo. Enfin, il faut rappeler que dans la capitale bavaroise, au cours du règne de Maximilien II (1679-1726), vivait un éminent musicien et homme politique, Agostino Steffani (1654-1728). Le musicien était entouré de musiciens italiens dans sa chapelle musicale: parmi les plus célèbres, l'organiste Pietro Torri, le compositeur Giuseppe Antonio Bernabei et le violoncelliste Evaristo Felice Dall' Abaco, Manferdini, tout comme ses compatriotes, Gasparini, Marcello, Montanari, Taglietti, Tessarini et Giuseppe Valentini appartint à ce que l'on appela le groupe des novateurs italiens.
Nous connaissons une quantité limitée de ses oeuvres, dont les imprimées et quelques manuscrits.
4 Oratorios du temps à Pistoia (1719-1728)
2 Oratorios du temps à Bologne
Concerto a violino solo et orchestra
12 Concertini per camera a violini e basso op.1 (Bologne 1704)
Sonata in trio (in Corona di dodifice fiori armonico, Bologne 1706
12 Sinfonie da chiesa a 2 violini, viola ad libitum e basso op. 2 (Bologne 1709)
12 Concerti op. 3 (le plus connu est le N° 12, Concerto de Noël) (Bologne 1718)
Six Sontes pour deux Violons et B.C. (Londres 1764)
Tractus Regole armoniche (Venise 1775) Œuvre théorique sur les drames musicaux.
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