Commentaire :
Né le 8 septembre 1672 à Reims (France) - mort le 30 novembre 1703 à Reims (France)
Nicolas de Grigny est issu d'une famille d'organistes rémois apparentés à Colbert. Vers 1693 il part se perfectionner à Paris où il est élève de Nicolas Lebègue et où il tient les orgues de la basilique Saint-Denis, ceci jusqu'en 1695. Il se marie à Paris (il aura sept enfants), puis retourne en 1697 dans sa ville natale où il est nommé titulaire des orgues de la cathédrale Notre-Dame, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort prématurée, et en 1702 aux claviers de l'orgue de l'église Saint Symphorien toujours à Reims.
Il publie un seul livre d'orgue (1699) dit « Premier » consistant en une messe et cinq hymnes pour différentes fêtes de l'Église (Veni creator, Pange lingua, Verbum supernum, Ave Maris Stella, A solis ortus).
Le volume réduit de cette œuvre n'empêche pas Nicolas de Grigny d'être généralement considéré comme le plus grand maître de l'orgue baroque français. Il est mort jeune sans avoir pu léguer tout ce que son génie laissait espérer – mais nombre de ses collègues n'ont guère laissé plus d'œuvres que lui. Il y montre, non sans une certaine austérité, une science du contrepoint, un sens de l'harmonie et une profondeur d'inspiration religieuse qui l'égalent aux plus grands, François Couperin et Louis Marchand, ses contemporains exacts.
Jean-Sébastien Bach fut un admirateur fervent de Nicolas de Grigny : il découvrit sa musique pendant sa jeunesse, lors du séjour à Lüneburg et recopia à la main l'intégralité de ce livre, qui devait l'influencer, à l'égal de Buxtehude et, plus tard, de Frescobaldi, dans l'élaboration de son œuvre pour orgue. Johann Gottfried Walther recopia lui aussi l'intégralité de ce livre d'orgue. |