Commentaire :
Giuseppe VALENTINI est né à Florence le 14 décembre 1681 et meurt à Rome en novembre 1753.
La date à laquelle il s’installe à Rome n’est pas connue avec certitude, mais en 1692, à l’âge de 11 ans, on sait qu’il est membre de la « Congregazione di Santa Cecilia », institution à laquelle tout musicien romain de l’époque se doit d’appartenir. On connaît le nom de son professeur grâce à une citation figurant dans l’un de ses sonnets publiés en 1708 : il s’agit de Giovanni Bononcini, avec lequel il étudie à Rome entre 1692 et 1697. La première trace de l’activité de Valentini en tant que violoniste date de 1694, le jeune musicien a alors à peine 15 ans. Mais c’est surtout à partir de 1708 que son nom apparaît avec une certaine régularité sur les listes de musiciens des églises et collèges, ou d’instrumentistes se produisant lors des concerts patronnés par le prince Ruspoli ou les cardinaux Ottoboni et Pamphili.
En effet, en dehors des églises, la vie musicale à Rome était répartie dans les différentes familles de la noblesse qui employaient chacune un certain nombre de musiciens, choisissant sur une liste commune les instrumentistes nécessaires à des projets plus ambitieux. Les patrons - qui étaient le plus souvent membres de l’Accademia Arcadienne – s’arrangeaient entre eux pour permettre aux musiciens de tenir leurs engagements auprès des églises et autres collèges, et les engageaient donc les jours où ils étaient encore disponibles.
Les sources attestant de l’activité de Valentini comme violoniste indépendant proviennent essentiellement des archives du prince Ruspoli. De mars 1708 à octobre 1713, il a été souvent engagé pour l’exécution de cantates avec accompagnement instrumental qui avaient lieu chez le prince lors des « Conversazioni » du dimanche. À cela s’ajoutaient des productions extraordinaires d’opéras, d’oratorios ou de sérénades. Il était ainsi l’un des vingt violonistes conduits par Corelli pour la représentation de « La Resurezzione » de Händel, le 9 avril 1708. C’est ainsi qu’il rencontra également Caldara attaché au service du prince Ruspoli tandis que Corelli était au service du Cardinal Ottoboni.
Entre 1701 et 1714, Valentini publie sept recueils de musique instrumentale, opus 1 à 8 dont l’op.7 en 1710, quelques oratorios et cantates ainsi qu’un recueil de poèmes intitulé « Rime varie », récemment retrouvé. En dépit de l’intention exprimée dans la préface de l’Op.8 de publier six autres recueils de musique instrumentale ainsi qu’un « Poemetto in ottava rima », aucune de ses œuvres ne fut publiée en Italie après 1714. Cette absence soudaine n’est pas due seulement au coût élevé des publications, auquel Valentini fait allusion dans la préface de l’Op.4 en expliquant pourquoi il a dû repousser la publication de ses « Sonate a due e tre corde », mais aussi parce que sa réputation devenait suffisamment assise à partir de 1710 pour être engagé à San Luigi dei Francesi (1710-1741), où il succède à Corelli au poste de premier violon du Concertino et devenir - selon la page de garde des concerti grossi Op. 7- le « Suonator di violino e compositore di musica » du prince Michelangelo Caetani, au service duquel il reste au moins jusqu’en 1727. C’est grâce à lui d’ailleurs que la publication de l’Op.7 a été rendue possible.
Ses activités deviennent alors de plus en plus variées. On en retrouve la trace dans la plupart des églises et des collèges de Rome. Il s’agissait d’un quasi monopole sur la vie musicale de la ville! Cette brillante carrière est couronnée par son élection à l’Accademia Arcadienne, honneur accordé à peu de musiciens avant lui, sous le patronyme de « Eugenio Leupinto ».
Dans les années 1730, Valentini est encore un Maestro di Cappella omniprésent, mais ses compositions se font plus rares. A l’exception des cantates exécutées en 1733 au Palazzo Apostolico et à San Lorenzo in Lucina et de celles écrites en 1746 et 1747 pour le Collegio del Nazareno, sa carrière de compositeur est pratiquement terminée. La date exacte de sa mort est inconnue, mais son dossier personnel dans les archives de l’Accademia de Santa Cecilia comporte la mention « mort en novembre 1753 ». Le 12 novembre, la congrégation de l’église célèbre une messe en son honneur.
|