Commentaire :
Né le 21 février 1665 à Kitzbühel (Autriche) - mort le 24 janvier 1742 à Passau (Allemagne)
Benedikt Anton Aufschnaiter, fils d'Andreas et Salome Aufschnaiter, fut baptisé le 21 février 1665, à Kitzbühel, dans le Tyrol. Hormis une inscription au registre des baptêmes, aucun autre document datant de son enfance n'est parvenu jusqu'à nous.
Il a probablement reçu sa formation musicale à Vienne, où il séjourna jusqu'à sa nomination en qualité de maître de chapelle de la cathédrale à Passau. Dans la préface de son ouvrage théorique Regulæ Fundamentales Musurgiæ, il cite Giacomo Carissimi, Orlando di Lasso, Kaspar Kerll et Adam Gumpelzhaimer comme ses maîtres. Dans une lettre datée de 1724, il écrit : « C'est à Vienne, où j'ai passé de nombreuses années, que j'ai écrit la plupart des pièces, et ce dès 16 ou 18 ans, mais en tant que perfectis Musicis ». Ceci laisse supposer que Aufschnaiter aurait pu être au service de la cour viennoise. De même, le chroniqueur du monastère de Hradisko (Bohême) le qualifie en 1701 de « Musicus et Componista moderni temporis inter Viennenses non postremus ».
En 1695, sa première femme, Maria, mourut à Vienne. Cette union resta sans enfants. Peu après il épousa sa seconde femme, Barbara ; leur seul fils, Joseph Antonius Franziskus, mourut à Passau, en 1734, à l'âge de 36 ans.
Le 16 janvier 1705, Aufschnaiter fut appelé par le prince-évêque Johann Philipp comte Lamberg à la cour princière-épiscopale de Passau pour succéder au défunt Georg Muffat en qualité de maître de chapelle de la cour et de la cathédrale.
À l'inverse de son prédécesseur Georg Muffat, Aufschnaiter composa beaucoup de musique hagiographique pour la cathédrale. Mais un inventaire de ses compositions daté de 1715, où sont consignées 5 sonates, ainsi que 17 sérénades, partitas et concertos, atteste qu'il n'écrivit pas que de la musique d'église. Aufschnaiter fut quand même blâmé par son évêque en 1728 pour ses trop peu nombreuses compositions profanes ; il se justifia en incriminant la faible prestation des musiciens de cour de Passau.
Benedikt Anton Aufschnaiter mourut en janvier 1742 à Passau. Sa tombe n'existe plus, ayant été vendue lors de la démolition du cloître de la cathédrale.
Environ 300 compositions d'Aufschnaiter ont été découvertes, qui ne représentent cependant qu'une fraction de l'ensemble de sa création musicale. Pour ce qui est des partitions imprimées d'œuvres instrumentales subsistent six suites d'orchestre Concors Discordia, op. 2, parues en 1695 à Nürnberg, et les 8 sonates d'église Dulcis Fidium Harmoniæ, op. 4, publiées en 1703 à Augsburg.
En 1709 parurent les vêpres Memnon sacer ab oriente, op. 5, en 1711 les cinq grandes messes Alaudæ V, op. 6, en 1719 les 12 offertoires Aquila clangens, op. 7, et en 1728 les vêpres Cymbalum Davidis, op. 8.
En tant que compositeur de musique sacrée, Benedikt Anton Aufschnaiter occupa une place prépondérante parmi ses contemporains allemands. Il suivit l'évolution de son époque et continua à se former dans l'esprit du jeune art naissant. Sa réussite est attestée par le fait que, malgré l'essor étonnamment rapide de la musique, il fut encore copié et joué dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. La plupart des œuvres conservées sont de la musique d'église pure. À côté des œuvres «quotidiana», on trouve les partitions imprimées mentionnées ci-dessus : des messes, des offertoires et des vêpres.
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