Commentaire :
Né en 1500 à Séville (Espagne) - mort le 7 octobre 1553 à Málaga (Espagne)
Cristobal de Morales est un compositeur et organiste espagnol de musique sacrée de la Renaissance.
Après des études classiques et musicales d'une grande rigueur, probablement « avec le maître de chapelle de la cathédrale de Séville, Pedro Fernandez de Castilleja » et « peut-être Peñalosa », ce qui le rapproche de cette génération de compositeurs et de l'écriture des maîtres de la fin du XVème siècle, il est organiste au service de la famille Borgia à partir de 1522.
Il est en poste comme maître de chapelle, à partir de l'été 1526, à la Cathédrale d'Ávila, puis à Plasence vers septembre 1527 jusqu'en octobre 1531. Peu de renseignements nous sont parvenus sur lui entre 1532 et 1534, sinon qu'il aurait séjourné à Naples.
Il se rend à Rome en 1534 et, l'année suivante, est embauché comme baryton dans le chœur de la Chapelle Sixtine du Vatican. Il réside pendant dix ans dans la Ville aux sept collines, durant le pontificat du pape Paul III, « période relativement longue pendant laquelle il fera imprimer ses œuvres et jouira d'une faveur considérable auprès de ses mécènes et de ses collègues de la Chapelle Sixtine ».
Néanmoins nostalgique de sa patrie, il obtient à deux reprises, en 1540 et 1545, la permission de séjourner pendant 10 mois en Espagne et, à l'expiration du deuxième séjour, il ne rentre pas en Italie.
Nommé maître de chapelle à la cathédrale de Tolède en 1545, il assume cette charge jusqu'au printemps de 1547 et a alors Francisco Guerrero comme élève. Il entre ensuite au service du duc d'Arcos, début « d'une période féconde pour le compositeur ».
Il occupe à la fin de 1551 un poste identique à la Cathédrale de l'Incarnation à Malaga. En septembre 1553, il est en lice pour obtenir de nouveau le poste de maître de chapelle à la cathédrale de Tolède, mais il meurt subitement avant le 7 octobre, à l'âge de 53 ans.
À peu d'exception près, Morales a uniquement consacré son art à la musique sacrée. « Ses 25 messes — l'une des plus abondantes productions du temps - sont construites soit sur un cantus firmus d'un ténor liturgique, soit sur la paraphrase de thèmes liturgiques ou profanes employés dans les motets des compositeurs franco-flamands, dont la célèbre chanson Mille Regretz de Josquin des Prés » ou « celui de L'Homme armé (à deux reprises) ». « Son genre de prédilection, le motet — il en écrivit environ 70 — recourt fréquemment à l'ostinato ». Le contrepoint « est toujours soumis au texte liturgique et son langage conserve un caractère très espagnol, en particulier dans les motets pleins d'expression », notamment Lamantabatur Jacob et Jubilate Deo omnis terra. |