Commentaire :
Oldham, Lancashire, 29 mars 1902 / Ischia, Italie, 8 mars 1983
Surnommé «l’enfant terrible de la musique anglaise», William WALTON entre à l’âge de dix ans dans l’école des choristes de la cathédrale Christ Church d’Oxford, où il restera de 1912 à 1918.
Parallèlement, il étudie la musique en autodidacte et compose déjà.
En 1919, alors qu’il a tout juste dix-sept ans, il écrit sa première œuvre importante , un «quatuor pour piano et cordes», qui sera joué au Festival de la Société Internationale de Musique Contemporaine en 1923.
A partir de 1919, il se lie d’amitié avec les Sitwell, une famille importante de gens de lettres, qui lui offre une résidence personnelle dans leur manoir à Chelsea. Edith Sitwell, une des sœurs, joue alors à Londres un rôle analogue à celui de Cocteau à Paris.
De 1920 à 1930, WALTON est à la tête de l’avant-garde musicale en Angleterre.
En 1921, il compose une de ses œuvres majeures, «Façade», sur des poèmes d’Edith Sitwell. Créée à Londres en 1923, cette œuvre provoque un véritable scandale car Edith débite ses vers avec un mégaphone et la musique de WALTON semble trop moderne.
En 1926, la Société Internationale de Musique Contemporaine crée son ouverture de concert « Portsmouth point » à Zurich.
A partir de 1929, WALTON connaît la consécration avec des œuvres de maturité prouvant son aptitude à composer de la musique de type classique. En 1929, Paul Hindemith crée son «Concerto pour alto» aux Promenades Concerts de Londres. Son oratorio biblique «Belshazzar's feast», composé en 1931, le place dans la lignée des grands maîtres anglais, de Haendel à Elgar. A partir de 1937, on le considère comme compositeur officiel du royaume à l’occasion du couronnement du roi Georges VI pour lequel il compose «Crown Imperial March», puis en 1953 à l’occasion du couronnement d’Elisabeth II avec son oeuvre «Orb and Sceptre». En 1939, Jascha Heifetz le sollicite pour écrire un «Concerto pour violon». Et il compose en 1940 l’ouverture «Scapino» pour le cinquantième anniversaire de l’Orchestre Symphonique de Chicago. « L’enfant terrible de la musique anglaise » est devenu un illustre compositeur !
Après la guerre, William WALTON s’intéresse au cinéma et compose des œuvres marquantes, particulièrement pour la trilogie shakespearienne de Laurence Olivier : «HENRY V» en 1944, «HAMLET» en 1947 et «RICHARD III» en 1956. Il aborde l’opéra en 1954 avec «Troilus and Cressida», créé à Covent Garden et fréquemment représenté.
En 1951, il est anobli et devient Sir William WALTON.
Il passe les dernières années de sa vie sur l’île d’Ischia avec sa femme Susana, tous deux isolés du reste du monde, dans un décor paradisiaque de végétation subtropicale. Cette propriété est devenue un lieu d’études et d’archives pour jeunes musiciens. Sur un rocher où reposent ses cendres, Susana WALTON a fait inscrire la citation de Thomas Traherne : « Toute félicité consiste à faire ce que faisait Adam ».
WALTON est un moderniste avec un cheminement artistique en marge des circuits traditionnels. Il reste attaché aux formes classiques, particulièrement dans ses œuvres symphoniques héritées de la grande tradition romantique. Son œuvre est avant tout nationale et profondément britannique.
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