Commentaire :
Né le 28 septembre 1571 à Creuzburg (Allemagne) - mort le 15 février 1621 à Wolfenbüttel (Allemagne)
Michael Prætorius est un compositeur et théoricien de la musique allemand
Michael Praetorius, fils de pasteur, de son vrai nom Schultheiss ou Schultze, est un musicien important de la Renaissance allemande. Il fut compositeur, organiste, théoricien de la musique et laissa, notamment, des écrits importants sur les instruments de son époque et sur leur facture. Il étudia à Francfort-sur-l'Oder, où il exerça déjà la fonction d'organiste. Il fréquenta également les Ecoles de Torgau et de Zerbst (études de la théologie, de la philosophie).
Il fut ensuite organiste à Gröningen et enfin à Wolfenbüttel (dans cette dernière ville, à partir, semble-t-il de 1593). Il participa à la construction de l' orgue Renaissance de l'église Beatae Mariae Virginis de Wolfenbüttel , par le facteur Gottfried Fritzsche de Dresde.
Praetorius fut un conseiller musical écouté dans de nombreux lieux d'Allemagne, tout en étant Maître de Chapelle du Duc de Braunschweig et Lüneburg, dès 1604. Il fut aussi conseiller de la Maison de Saxe à Dresde. A la mort du Duc Heinrich Julius, en 1613, Praetorius dirige la Chapelle de Dresde encore pendant 3 ans. En 1618, il est à nouveau au service de la Cour de Magdeburg. Il a établi des liens avec des musiciens importants de son époque, tels que S. Scheidt ou H. Schütz. On signale également sa présence à Kassel, Leipzig, Nuremberg.
Ses principales œuvres :
- Des hymnes , psaumes , motets dans 9 volumes des Musae Sioniae (de 1605 à 1610 env.)
- Des motets de 4 à 16 voix dans Motectae et Psalmi (1607).
- La Missodia sionia (5 à 8 voix, 1613).
- Hymnodia sionia (5 à 8 voix, 1611).
- Kleine und Grosse Litaney (5 - 8 voix, 1613).
- Terpsichore (4-6 voix, 1612).
Musique profane :
- Calliope, Thalia, Erato, Diana Teutonica, das Regensburgische Echo (Echo de Ratisbonne) : ces 6 derniers recueils contiennent des danses et des chansons polyphoniques (l'ensemble étant regroupé sous le nom de Musa aonia = musique profane).
- Polyhymnia caduceatrix et panegyrica (musique à une à 21 voix avec basse continue, 1619).
- Polyhymnia exercicatrix (2 - 8 voix avec basse continue, 1619).
Praetorius a aussi publié Bericht wass Beyuberliefferung einer Orgel zu observieren ("rapport concernant ce qu'il faut surveiller et observer lors de la commande et livraison d'un orgue").
On a aussi relevé des compositions diverses comme des Toccaten und Canzonen mit 5 Stimmen pour orgue.
L'ouvrage didactique important de Praetorius est le Syntagma Musicum en 3 volumes.
Praetorius a vécu une époque où de profondes mutations s'opéraient dans le domaine musical. Il a étudié ces mutations et a tenté de les intégrer dans la musique d'église allemande, fondée en grande partie sur le Choral à cette époque.
Praetorius a introduit le Madrigal dans le style du Motet chanté . Il est l'un des premiers, sinon le premier, à mettre en évidence une mélodie principale, sans modification, mêlée aux autres voix faites de motifs tirés de cette mélodie principale.
Dans le Traité de l'Orgue, resté à l'état de manuscrit, Praetorius expose des principes de facture d'orgues de son époque, celle de la Renaissance.
Dans un volume, Organographia , il présente la nomenclature, caractéristiques et description des instruments connus de lui (passé et présent). Cet ouvrage est un véritable compendium de facture instrumentale.
Praetorius est donc une figure considérable de la fin du 16ème siècle et du début du 17ème. Non seulement il a mis, dans ses compositions, le style de la Renaissance et de ses influences, mais il a aussi réalisé une sorte d'inventaire des instruments de son époque. |