Commentaire :
24 février 1845, Lyon ; 12 mars1937, Paris
ONé dans une famille d'organistes, Charles-Marie Widor commence très jeune l'apprentissage de l'instrument. Dès l'âge de douze ans, il remplace son père à la tribune de l'église Saint-François à Lyon.
Sur les conseils du grand constructeur d'orgues Cavaillé-Coll, il va à Bruxelles étudier la composition avec Fétis, directeur du conservatoire, et l'orgue avec Lemmens dont l'enseignement vient en droite ligne de Jean Sébastien Bach.
Appuyé par Saint-Saëns et par Gounod, Widor est nommé à l'essai pour un an à Saint-Sulpice en 1869, il y reste soixante quatre ans. Tout à la joie d'avoir à sa disposition les cinq claviers et les cent jeux du célèbre orgue de Cavaillé-Coll, il écrit ses quatre premières symphonies pour orgue dans un esprit nouveau tout en restant fidèle à la tradition essentielle de l'orgue.
En 1878, à l'Exposition Universelle, Cavaillé-Coll demande à Widor d'essayer les nouvelles orgues du Trocadéro devant Liszt, qui, en remerciement, lui jouera quelques jours plus tard du Beethoven, du Chopin, du Liszt, du Schumann et du Mendelssohn.
Widor succède à César Franck, dans la classe d'orgue du Conservatoire de Paris -de 1891 à 1896-, puis il est professeur de composition de 1896 à 1905. Cet éminent professeur a parmi ses élèves, Tournemire, Vierne et Dupré qui sera son successeur à Saint-Sulpice.
En 1910, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts dont il devient le secrétaire perpétuel en 1914.
Dans ses fonctions, il eut toujours le souci de concilier les justes exigences de l'art avec les difficiles réalités quotidiennes. Il est à l'origine de la fondation de la Casa Velasquez à Madrid.
Ses compositions sont nombreuses : musiques d'orchestre, de chambre, pour piano, de scène, mais seules ses œuvres pour orgues sont encore jouées.
Parmi ses écrits, citons :
La Technique de l'orchestre moderne (1904), supplément au Traité d'orchestration de Berlioz ; Notice sur la vie et les œuvres de Camille Saint-Saëns (1922) ; Initiation musicale (1923) ; L'Orgue moderne : la décadence dans la facture contemporaine (1928)...
Widor a acquis une renommée mondiale d'organiste grâce à la maîtrise avec laquelle il jouait de cet instrument, en particulier, pour ses interprétations de Bach et pour ses improvisations.
Son caractère enjoué et son esprit large, liés à un grand raffinement et une extrême simplicité, caractérisent cet artiste de grande qualité.
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