Commentaire :
Né le 27 octobre 1782 à Gênes (Italie) - mort le 27 mai 1840 à Nice (France)
Nicolo Paganini est un virtuose incontesté du violon, compositeur féru de prouesses techniques, il fut aussi un personnage riche en couleurs, mi ange, mi démon, qui fascina ses contemporains.
Il reçoit ses premiers cours de violon et de mandoline de son père, Antonio Paganini, un docker et musicien amateur. Il prend par la suite des leçons de violon à Gênes, avec Giovanni Cervetto, un violoniste professionnel, et Giacomo Costa, le directeur de l'orchestre du Théâtre.
À partir des années 1794, il se produit dans les églises locales et les salons privés. Il est remarqué par le marquis Giancarlo Dinegro, dont il reçoit les encouragements. Il compose à cette époque Carmagnola, un cahier de 14 variations pour violon et guitare, sur la « Caramagnole », chant révolutionnaire français.
Il et se perfectionne auprès d'Alessandro Romma, directeur de l'orchestre du théâtre ducal, à Parme. Il donne des concerts à bénéfice, pour subvenir à ses besoins. Il est de retour à Gênes en 1795.
L'invasion de l'Italie par les troupes napoléoniennes, à la fin des années 1790, provocant le blocus des ports, force Antonio Paganini, à déménager à Livorno (Livourne), pour trouver du travail dans les docks. Il organise, avec succès, avec l'aide du consul d'Angleterre, Archibald Mas Neil, des concerts pour son fils.
En 1801, Paganini s'installe à Lucca (Lucques), où il a un grand succès, et commence à affirmer son style inhabituel, tant dans le jeu du violon, que dans l'attitude scénique.
En 1805, il est rémunéré comme premier violon de l'orchestre de la République, où joue également son frère aîné Carlo qui est violoniste..
À l'arrivée du prince Felice Baciocchi et de son épouse Élisa (la sœur de Napoléon), il est rétrogradé au second pupitre, et compense la perte financière en donnant des cours de violon, dont au prince Felice, et conduit le nouvel orchestre. Il doit par ailleurs porter l'uniforme de capitaine des gardes, lors des cérémonies officielles.
Il développe son activité de compositeur, et travaille à sa première œuvre d'importance, pour violon et orchestre, Napoléon (Sonata Napoleone), utilisant un accord spécial (scordatura), destiné à l'anniversaire de l'empereur.
À partir de 1810, quitte le service de la cour et vit comme artiste indépendant. Il entreprend une tournée en Italie. Il a un grand succès, mais on lui reproche de prend trop de libertés avec les partitions originales, à quoi il répond qu'il joue à la manière italienne. Il triomphe à la Scala de Milan, dirigée par Alessandro Rolla.
En 1814, il est à Gênes (Genoa), où il tombe amoureux d'Angiolina Cavanna, avec laquelle il passe les quelques mois que dure leur liaison à Parme, avant qu'il ne revienne dans sa ville natale.
En 1815, à la chute de l'Empire, la République de Gènes est dissoute, la Ligurie est rattachée au royaume de Sardaigne. Considéré comme jacobin, il doit s'adapter au nouveau régime. Quand le roi Vittorio Emanuele est de passage à Gènes, Paganini dirige un concert en son honneur et lui dédie trois quatuors à cordes.
En 1816, il est de nouveau à Milan, où il joue avec le violoniste Charles Philippe Lafont (1781-1829), le double concerto de Kreutzer. Lafont lui reprochera de n'avoir pas suivi la partition avec exactitude. Il joue également à Venise et Trieste, et achève la composition de son concerto pour violon (opus 6).
En 1818, il donne une série de concerts au centre de l'Italie, qui le mène à Piacenza, où il rencontre le violoniste polonais Karol Lipiński (1790-1861), et à Bologne, où il rencontre Rossini avec sa future épouse Isabella Colbran (1785-1845). Il fait la connaissance de Marina Banti, avec laquelle il décide de se marier.
Jusqu'en 1821, il donne de nombreux concerts à Florence, Rome, Naples et Palerme. Il y fait la connaissance d'Ingres qui réalise son portrait, et le prince Metterchich, qui l'invite à jouer en Autriche. Il rencontre le violoncelliste Gaetano Ciandelli, pour lequel il écrit des arrangements.
Malade de la Syphilis, il se rend à Milan, auprès de sa mère, et se fait soigner à la clinique renommée de Siro Borda (1731-1824) à Pavie. Puis il séjourne à Cernobbio, chez le général et musicien amateur Domenico Pino, au bord du lac de Côme, avec lequel il joue des duos violon-guitare. Il y rencontre peut-être (au début del'année 1824), la cantatrice Antonia Bianchi (1800-1874) qui devient sa compagne pour plusieurs années.
Il reprend ses tournées de concert en 1824, à Milan et Gènes, puis voyage avec Antonia Bianchi à Venise et Trieste, où il séjourne avec le marchand et mélomane génois, Agostino Samengo.
En 1825, il donne des concerts dans les théâtres de Rome, séjourne à Naples et à Palerme, où naît Achille Cyrus Alexander, le fils de Paganini et d'Antonia Bianchi.
En 1827, après des concerts à Naples, il se rend à Rome pour être reçu par le pape Léon XII, dans l'ordre de l'Éperon d'or, il continue, dans le courant de l'année une tournée de concerts à Livourne, Florence, Bologne, Gênes, Milan et Turin
En 1828, il se rend à Vienne, et triomphe en Autriche. Antonia chante à ses côtés. Il est admis parmi les virtuoses de la chambre de l'empereur. Il se sépare d'Antonia Bianchi et obtient la garde de leur enfant.
Il rencontre Julius Schottky à Prague, qu'il rémunère en tant que biographe.
En 1830, il fait une tournée triomphale dans la plupart des grandes villes allemandes, il y rencontre Robert Schumann et Clara Wieck (ils se marieront en 1840), Spontini et Meyerbeer. Il est rémunéré comme maître de chapelle du roi de Prusse.
De passage en Pologne, il y rencontre Chopin et de nouveau Karol Lipiński.
Il rencontre le critique musical, écrivain et artiste Ludwig Peter August Burmeister, connu sous le nom de Lyser, qui fait de lui des esquisses sur le vif, en concert et en privé.
Paganini s'installe à Frankfurt (Francfort) avec son fils. Il y rencontre Karl Guhr, qui après l'avoir observé, écrit un traité sur sa technique du violon. Cet ouvrage, traduit en plusieurs langues, à un grand succès. Son ami Lazzaro Rebizzo le rejoint et devient son secrétaire.
Il se rend à Paris en février 1831, où il triomphe une fois encore. Il rencontre de nouveau Rossini, Paër, Giuditta Pasta et Maria Malibran. L'impresario Laporte l'engage pour une tournée en Grande-Bretagne, qui le mène jusqu'en Irlande.
Au cours des années 1832-1833, il partage sa vie entre Paris et Londres. Il rencontre Charlotte Watson, la fille de son accompagnateur, en envisage de fuir avec elle en France. En 1833, il achète une villa à Gaione (Parme), par l'intermédiaire de l'avocat Luigi Guglielmo Germi (1785-1870), son administrateur et ami intime.
En 1834, il passe une commande à Berlioz, d'un concerto pour viole et orchestre, projet qui tourne court. Il effectue une tournée en Belgique, puis en Angleterre.
À la fin du mois de juin 1835, il se rend à Boulogne afin de rencontrer en secret Charlotte Watson, mais le père s'interpose, ce qui est prétexte à une campagne de presse.
Il retourne en Italie, pour prendre livraison de sa maison, à Gaione. Il donne des concerts à Gênes, où il est récompensé par une médaille d'or de la ville, Piacenza et Parme.
En raison de l'épidémie de Choléra de 1835 à Parmes, le bruit court que Paganini est mort. Son décès est annoncé par la presse parisienne, qui publie d'importantes nécrologies, fin août-début septembre.
En 1835, la duchesse de Parme, Maria Luigia (veuve de Napoléon), l'invite à prendre part au Conseil des arts du théâtre ducal. Il donne des concerts à Parme, il est nommé surintendant à la cour.
Il quitte ce poste l'année suivante et se rend à Turin pour faire légitimer sa paternité, ce qui lui est accordé par Carlo Alberto de Savoye, le roi de Sardaigne.
Après une tournée à Nice et Marseille, il revient à Gêne, où il rédige son testament. Il donne un concert de charité à Turin, en remerciement de sa reconnaissance de paternité.
Il est en juin 1837, à Paris, pour superviser l'ouverture d'une salle de concert portant son nom, le « Casino Paganini », où il devait jouer deux fois par semaine. Le projet échoue, en grande partie à cause de la maladie. Il a signé de nombreuses souscriptions sous le nom de son secrétaire et ami Lazzaro Rebizzo.
En 1838, il essaie divers traitements pour sa maladie à Paris, mais aucun n'a d'effet. Il assiste toutefois aux concerts de Berlioz, et lui apporte 20.000 francs en décembre.
Il est à Marseille en 1839, quand il apprend que la justice a examiné l'affaire du casino, et le condamne à une très lourde amende. Il fait appel du jugement.
Il fait une cure à Balaruc et à Vernet. Ne pouvant plus se produire en public, il commence à vendre ses instruments, par l'intermédiaire du violoncelliste milanais Vincenzo Merighi.
En 1840, après un court séjour à Gênes, il se rend à Nice, où son état de santé se détériore subitement. Il meurt le 27 mai.
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