Commentaire :
Leitomischl, 2 mars 1824 / Prague, 12 mai 1884
SMETANA fut un vaillant petit soldat qui lutta pour la défense de l’Ecole et de l’Opéra National Tchèque dont il devint le fondateur et le père incontesté !
Tout commence en 1824, année de grand cru, celle de la venue au monde de SMETANA et de la 9ème Symphonie de BEETHOVEN.
Né d’un père maître brasseur et violoniste amateur, SMETANA est un enfant prodige. Dès l’âge de 4 ans, il remplace son père, non pas comme spécialiste de la bière, mais pour exécuter au violon un quatuor de HAYDN. A huit ans, il compose déjà. Mais son père envisage d’un mauvais œil une carrière de musicien pour son fils.
Ce n’est qu’en 1843 qu’il brave l’autorité paternelle et se consacre exclusivement à ses études musicales comme élève de Josef PROKSCH à l’Institut de Musique de Prague.
En 1847, il écrit ses Six Pièces caractéristiques pour piano, qui impressionnent LISZT.
En 1849, il fonde à Prague une école de musique prospère, où le tchèque est promu langue obligatoire. Une sorte de propagande du nationalisme en Bohême, à la suite des événements révolutionnaires. La même année, l’heureux Bedrich épouse Catherine KOLAROVA.
En 1850, il devient pianiste à la cour de l’empereur Ferdinand. Son talent d’interprète de CHOPIN lui amène la célébrité. Mais ses compositions restent toujours dans l’ombre.
De 1856 à 1861, SMETANA séjourne en Suéde et dirige l’Harmoniska Sällskapet de Göteborg. Ses 3 poèmes symphoniques Richard III, Le Camp de Wallenstein et Hakon Jarl remportent un vif succès. Mais SMETANA est avant tout très affecté par la mort de 3 de ses 4 enfants et celle de sa femme, atteinte de tuberculose. Et il a le mal du pays…
Retour au pays praguois en mai 1861, afin de prêter main forte à la vie musicale nationale bohémienne qu’il défend avec ferveur.
En 1866, il devient le chef d’orchestre du Théâtre Provisoire de Prague, qui deviendra le Théâtre National Bohémien. Il dirige avec succès la création de son opéra Les Brandebourgeois en Bohême, promu événement national par le sujet ainsi que par l’emploi de la langue tchèque. Toujours en 1866, il fait exploser le hit-parade de la popularité avec son célèbre opéra La Fiancée vendue, poignant hymne national de Bohême. Puis vient l’opéra Dalibor en 1868, pour lequel SMETANA est faussement accusé de trahison à cause de son style musical trop wagnérien… Le traître persiste dans la composition musicale et remporte en 1874 un succès bien populaire avec son opéra comique Les Deux Veuves.
Mais le bonheur de SMETANA est encore une fois de courte durée. En automne 1874, il devient sourd à cause d’une syphilis et doit démissionner de son poste de chef au Théâtre Provisoire. Malgré sa surdité, il nous livre son chef d’œuvre Ma Vlast (Ma Patrie), six poèmes symphoniques composés entre 1874 et 1879. Sans oublier en 1876, le célèbre Quatuor à cordes en mi mineur, sous-titré De ma vie, que SMETANA définit comme "le souvenir de ma vie et la catastrophe de la surdité complète".
En 1882, ravagé par la syphilis, il perd la tête et est interné dans un asile d’aliénés.
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