HOTTER Hans


Nom : HOTTER
Prénom : Hans

Baryton-basse
Allemand
(1909 - 2003)

Commentaire :
Né le 19 janvier 1909 à Offenbach-sur-le-Main (Allemagne)- décédé le 6 décembre 2003 à Munich (Allemagne)
Hans Hotter est un baryton-basse allemand, chanteur d'opéras et de lieder.

Issu d'un milieu cultivé, il étudie l'orgue et la direction d'orchestre au Conservatoire de Munich, puis le chant lyrique auprès du ténor wagnérien Matthäus Römer qui l'initie au lied, à l'opéra et lui fait découvrir sa voix.
Parallèlement, il entreprend des études de philosophie et de musicologie.
Il travaille ensuite comme organiste et chef de chœur, mais finalement choisit la carrière de chanteur.
Il fait ses débuts dans l'opéra à Troppau (aujourd'hui Opava) en 1929 dans le rôle du Sprecher (le récitant) dans La Flûte enchantée.
En 1932 il est engagé à l'Opéra d'Etat de Prague (Neues Deutsches Theater à l'époque).

Tout au long du Troisième Reich (1933–1945), il se produit sur diverses scènes en Allemagne et en Autriche, et est notamment engagé à la Staatsoper de Munich où en 1937, il succède à Hans Hermann Nissen, et devient célèbre.
Il devient également le baryton préféré de Strauss qui lui confie la création de plusieurs rôles dans ses opéras : le Commandant dans Friedenstag (1938), puis Olivier dans Capriccio (1942).
Durant la période nazie, il ne peut guère se produire à l'extérieur de l'Allemagne et de l'Autriche, mais il parvient quand même à donner quelques concerts à Amsterdam sous la direction de Bruno Walter, en particulier en 1937 où il chante Euryanthe de Weber en version concert.

Son audience au niveau international ne s'élargit qu'à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, où Hans Hotter peut donner son premier concert au Covent Garden de Londres, en 1947.
Il se produit ensuite en Europe, sur les scènes les plus réputées de l'art lyrique. En 1950, c'est le Metropolitan Opera de New York qui l'accueille pour la première fois, dans une version anglophone du Vaisseau fantôme. Suivent, jusqu'en 1954, quatre saisons à demeure dans cet établissement américain, où il chante à trente-cinq reprises et dans treize rôles différents, essentiellement issus du répertoire wagnérien.

Parallèlement, entre 1952 et 1966, il devient un pilier du Festival de Bayreuth, dirigé alors par Wieland Wagner. Ses interprétations de Hans Sachs dans Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg, de Gurnemanz dans Parsifal, mais surtout de Wotan dans L'Anneau du Nibelung ont durablement marqué la scène lyrique et la discographie wagnérienne.
Outre la puissance et la profondeur de sa voix, sa présence d'acteur sur scène était saisissante en raison de sa haute stature. Sa voix, d'une couleur particulièrement sombre, convenait aux rôles héroïques du grand répertoire et donc particulièrement aux grands rôles wagnériens, dans lesquels il a été quasiment insurpassable.

Il laisse un héritage discographique considérable, dont une grande partie est constituée d'enregistrements, captés en public ou en studio, d'opéras de Wagner. Par ailleurs, il met lui-même en scène la Tétralogie à Covent Garden, de 1961 à 1964.

Son interprétation de Wotan a été enregistrée pour la première fois dans une version studio des années 1930 de l'acte II de La Walkyrie. Il a ensuite été Wotan dans le célèbre Cycle du Ring chez Decca au début des années 1960, dirigé par Georg Solti et produit par John Culshaw. Il a également été Wotan dans des enregistrements captés en direct durant Festival de Bayreuth, lors du Ring dirigé par Clemens Krauss et Joseph Keilberth au milieu des années 1950 ainsi que l'intégrale de la Tétralogie de Hans Knappertsbusch. Il a également assuré un Ring complet à Covent Garden de 1961 à 1964 sous la direction de Georg Solti en 1961.

Son interprétation de Gurnemanz dans Parsifal a également été conservée dans plusieurs enregistrements live de Hans Knappertsbusch à Bayreuth.

Il est aussi l'un des plus admirables chanteurs de lieder, capable d'alléger son immense voix et de s'appuyer sur un legato infini. Il a chanté 127 fois le cycle du Voyage d'hiver (Winterreise) de Franz Schubert, qu'il aborde pour la première fois dès 1941, à Hambourg. Il l'a enregistré quatre fois au disque.

Hans Hotter fait ses adieux à la scène en 1972, mais réapparaît quelquefois par la suite, comme récitant dans les Gurrelieder d'Arnold Schönberg ou en Schigolch dans Lulu d'Alban Berg... Il se consacre dès lors à l'enseignement du chant à Vienne et à Paris. Il a notamment parmi ses élèves la soprano Cheryl Studer.

Il meurt le 6 décembre 2003 à Munich.

Liste des interprétations de HOTTER Hans
CompositeurType d'oeuvreOeuvreClassificationPhoto
SCHUBERT Franz Lied, Chanson, Mélodie, Song Am Bach im Frühling D 361 (Op. posth. 109/1)
SCHUBERT Franz Lied, Chanson, Mélodie, Song Sei mir gegrüsst ! D 741 (Op. 20/1)