CHRISTOFF Boris


Nom : CHRISTOFF
Prénom : Boris

Basse
Bulgare
(1914 - 1993)

Commentaire :
Ne le 18 mai 1914 à Plovdiv (Bulgarie) - décédé le 28 juin 1993 à Rome (Italie)
Né d'un père bulgare et d'une mère russe, le jeune Boris fut très tôt baigné dans le monde musical. Jeune homme, il chantait dans le chœur de la Cathédrale Alexandre-Nevski de Sofia. Il ne concevait le chant que comme une pratique d'amateur et se consacrait à ses études de droit tout en tenant les parties de basse solo des offices.

Sa voix particulièrement ample et mélodieuse lui valut cependant une telle admiration qu'en 1942, l'État bulgare lui proposa une bourse d'études afin d'étudier le chant et perfectionner son art en Italie.

Avec l'aide du baryton Giuseppe De Luca celui-ci le présente auprès d'un autre baryton, non moins célèbre, Riccardo Stracciari, qui le formera pendant deux ans.

Au début de leur collaboration, Stracciari était persuadé d'en faire un baryton comme lui tant sa facilité à monter dans l'aigu était déconcertante. Mais sa voix imposante de basse était bel et bien là... Il débuta, après quelques apparitions officieuses, en 1946, à Reggio Calabria, dans le rôle de Colline dans La Bohème. Le succès fut immédiat. Il dût d'ailleurs répéter trois fois son air Vecchia zimmara.

Dans les années 1950 et 1960, il atteignit, sur la scène internationale, le zénith de sa carrière. Les grands chefs d'orchestre étaient tous très désireux de pouvoir travailler et, bien sûr, d'enregistrer avec lui.

Il devient alors artiste officiel de la firme EMI, qui participera à sa légende en lui faisant graver ses plus beaux rôles.

André Cluytens, un de ses grands admirateurs, lui fit enregistrer le rôle de Boris Godounov (un premier enregistrement était pourtant déjà sur le marché, avec bien sûr Christoff et Dobrowen à la baguette), et dans les deux cas la basse bulgare chanta les trois rôles de basses (Pimen, Varlaam et Boris).

C'est encore Cluytens qui lui fera immortaliser (toujours deux fois!) son Méphistophélès de Faust de Gounod, avec deux autres très grands chanteurs, Victoria de Los Angeles et Nicolai Gedda. La scène de l'église où le diable interpelle Marguerite est d'anthologie.

Boris Christoff avait cette capacité à ne pas décharger toute son énergie devant un micro (comme beaucoup de chanteurs-acteurs d'après-guerre), sachant doser savamment son art du chant, capable d'alterner clairs obscurs, piani, forte, avec une précision chirurgicale comme très peu de chanteurs ont su le faire.

Boris Christoff passa le plus gros de sa carrière en Europe, surtout en Italie mais aussi au Covent Garden de Londres, où il venait chanter régulièrement, notamment le rôle de Boris Godounov.

En 1950, victime comme tant d'autres artistes de la politique anticommuniste de l'Amérique d'après-guerre, il se verra refuser l'accès sur le territoire nord-américain alors qu'il devait inaugurer la saison du Metropolitan Opera en chantant Philippe II de Don Carlo. Il ne viendra aux États-Unis qu'à partir de 1956 pour interpréter Boris Godunov au San Francisco Opera. Les Américains l'adopteront et de nombreux engagements se poursuivront : Washington, Miami, Philadelphie, Boston et bien sûr New York...

Retiré dans sa villa de Buggiano en Toscane, il décède d'une longue maladie le 28 juin 1993 à Rome. Son corps, rapatrié à Sofia, reçut des obsèques nationales dans la cathédrale Alexandre Nevsky.

Liste des interprétations de CHRISTOFF Boris
CompositeurType d'oeuvreOeuvreClassificationPhoto
VERDI Giuseppe Opéra Ernani