Ensemble / Orchestre
Italien
(1928 - )
Ce prestigieux festival italien trouve son origine dans le dynamisme du compositeur et chef d'orchestre Vittorio Gui (1885-1975) qui fonde dès 1928 un orchestre de haut niveau symphonique et lyrique, la Stabile orchestrale fiorentina. Cette formation prend le nom d'Orchestra del Maggio musicale fiorentino et, en 1933, année de la fondation du festival par Vittorio Gui et par le musicologue Guido M. Gatti (1892-1973), la formation est complétée par un chœur (comprenant une centaine de choristes et dirigé aujourd’hui par Marco Balderi).
En 1967, un ballet (le Maggio Danza, dirigé depuis 1996 par la chorégraphe américaine Karole Armitage) y est associé, gravitant autour des figures d'Aurelio M. Miloss puis d'Evgheni Polyakov. Dans un premier temps, le Mai musical florentin se déroule tous les trois ans, puis devient annuel à partir de 1937. Dès les origines, l’orchestre invite les chefs les plus prestigieux : Vittorio De Sabata, Bruno Walter, Gino Marinuzzi, Wilhelm Furtwängler, Antonio Guarnieri, Dimitri Mitropoulos, puis Igor Markevitch, Mario Rossi, Piero Bellugi, Bruno Bartoletti, Otto Klemperer, Carlos Kleiber, Herbert von Karajan, Carlo Maria Giulini, Karl Böhm, Georg Solti, Leonard Bernstein, Thomas Schippers, Claudio Abbado, Lorin Maazel ou encore Myung-Whum Chung. Les principaux chefs stables qui ont dirigé l'orchestre sont Vittorio Gui, Ricardo Muti et aujourd'hui Zubin Mehta, Semyon Bychkov étant aujourd’hui le premier chef invité. L'ensemble a beaucoup enregistré et ses compétences vont du baroque à la musique contemporaine.
Depuis toujours, le Mai musical florentin participe activement à la redécouverte de répertoires rares voire oubliés (Gioacchino Rossini, 1952 ; Gaetano Donizetti, les premières œuvres de Giuseppe Verdi). En effet, la grande curiosité musicale de Vittorio Gui permet à de nombreuses œuvres de renaître sous sa baguette : Luisa Miller de Giuseppe Verdi, la Vestale de Gasparo Spontini, Médée de Luigi Cherubini, Armide de Christoph Willibald von Gluck et aussi le Comte Ory de Rossini. Riccardo Muti reprend le flambeau en offrant au public les représentations de Guillaume Tell de Rossini, l'Africaine de Giacomo Meyerbeer et deux opéras de jeunesse de Verdi : Attila et I Masnadieri. Fondé sur l'originalité de ses choix esthétiques, le festival s'enorgueillit d'inviter de grands noms comme Luchino Visconti ou Luca Ronconi pour les mises en scène, mais aussi de remarquables plasticiens — peintres et sculpteurs — pour la réalisation des décors d’opéras (Felice Casorati, Giorgio De Chirico, Mino Maccari).
Pour sa programmation, il suscite régulièrement des rapprochements thématiques audacieux (expressionnisme, 1964 ; les avant-gardes historiques du XXe siècle, 1994 ; le premier romantisme, 1995). Le festival s'ouvre aussi largement à la création contemporaine (Œdipus Rex d’Igor Stravinski est donné en première italienne en 1937) et organise de nombreuses créations, de Volo di notte (Vol de nuit, d’après Saint-Exupéry) de Luigi Dallapiccola (1940) à l'Inspirazione de Sylvano Bussotti (1988), sans oublier Guerre et Paix de Sergueï Prokofiev (1953) ou Il Sognatore de Romano Pezzati (1982).