L’architecture de l’édifice sonore du binôme The Scholars/The Scholars Baroque Ensemble s’explique de deux points de vue. D’une part, le groupe réduit -un quatuor vocal- est à l’origine d’un autre aux dimensions plus importantes (un ensemble instrumental), tandis que d’autre part, la solidité et la trajectoire de ce groupe réduit permet au grand ensemble de générer des projets de plus grande envergure. L’apparente instabilité structurelle n’est donc pas telle, puisque dans leur essence le langage sonore et le concept esthétique sont tout simplement les mêmes : un membre par partie écrite, et un esprit démocratique d’égalité dans le travail. Ce nom vient de l’origine commune de ses membres comme boursiers de l’Université de Cambridge pour chanter dans la King’s College Chapel. Tant de références traditionnelles les obligèrent à poursuivre le chemin de l’inexorable. A l’instar de leurs pairs, les King’s Singers (surgis un an plus tôt seulement au sein de la même chapelle), The Scholars est né en 1968 comme sextuor de voix masculines, mais dès 1972 ils décidèrent de choisir un profil plus personnel en incluant une voix féminine et en réduisant à quatre le nombre de ses membres. Lorsque l’environnement musical et les besoins de développement artistique le rendirent nécessaire, David van Asch, basse du quatuor, décida de créer sa propre compagnie comme contrepartie instrumentale, The Scholars Baroque Ensemble.
Ils travaillent depuis 1987 avec l’idée de compléter le brillant travail a cappella du quatuor, en élargissant ainsi son profil artistique. Cependant, les caractéristiques de l’ensemble sont celle-là mêmes qui identifient le quatuor : un travail soliste avec un seul instrument ou voix par partie écrite, l’utilisation d’instruments originaux, et surtout, pas de chef d’orchestre. La flexibilité de l’ensemble permet d’apporter aux chanteurs le complément du continuo dans des œuvres comme les motets de Bach ou des œuvres de Purcell, et d’affronter des œuvres instrumentalement plus complexes comme les Vêpres de Monteverdi ou le Messie de Haendel.
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