Nom : TURECK
Prénom : Roselyn
Chef d'orchestre, Clavecin, Clavicorde, Luth-clavecin, Piano, Pianoforte Américaine (Russe d'origine)
(1914 - )
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La pianiste américaine Rosalyn TURECK, fondatrice en 1966 de l’International Bach Institute, est morte le 17 juillet 2003 à son domicile de Riverdale, dans le Bronx (New-York), à l’âge de 88 ans.
Grande admiratrice de Bach elle enregistrait encore en 1998, une fois de plus, les Variations Golberg (DG 459 599-2). Elle avait donné son premier récital en 1924 à Chicago à l’âge de 9 ans et découvert le Cantor à 15 ans.
Entièrement dévouée à sa cause, elle a consacré toute sa vie à mieux faire connaître l’œuvre pour clavier de son maître qu’elle joue principalement au piano, n’hésitant pas parfois, afin de démontrer son universalité, à se servir également du clavecin, de l’orgue électronique et même du synthétiseur !
Ses interprétations très personnelles étaient le fruit d’une longue réflexion mêlant habilement une technique parfaitement possée, une expression longuement étudiée et une sensibilité à fleur de peau.
D’ascendance russe, née à Chicago le 14 décembre 1914, Rosalyn Tureck étudie le piano à partir de 1925 avec Sophia Brillian-Liven (une élève d’Anton Rubinstein), Jan Chiapusso et Gavin Williamson avant d’aller se perfectionner en 1931 auprès d’Olga Samaroff à la Juilliard School de New-York, d’où elle ressort diplômée 3 années plus tard. Elle entame dès lors une double carrière de concertiste et d’enseignante. Ses débuts à New-York en 1936 dans le Concerto n°2 de Brahms avec Eugene Ormandy et le Philadelphia Orchestra lui valent un certain succès, confirmé l’année suivante avec six récitals consacrés aux Variations Goldberg et au Clavecin bien tempéré de Bach.
En 1947, elle effectue sa première tournée en Europe (Copenhague), puis se produit ensuite en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Israël. Si elle joue principalement Bach, elle n’oublie pas pour autant Beethoven, Chopin, Liszt, Ravel, Stravinski et Arnold Schoenberg qui la surnomme " la grande prêtresse de Bach ". Elle est aussi une ardente défenseur de la musique contemporaine et créée plusieurs œuvres, notamment le Concerto pour piano de William Schumann et la Sonate n°1 pour piano de David Diamond. Longtemps soliste invitée du New-York Philharmonic et du Philharmonia Orchestra de Londres, elle vit ensuite à Oxford durant plusieurs années et est reçue en 1977 docteur honoris causa de l’Université de cette ville. Comme enseignante, elle occupe des postes au Conservatoire de Philadelphie (1935), à la Juilliard School (1943), puis à l’Université de Californie à San Diego (1966). Cette même année, elle fonde l’International Bach Institute et au début des années 1980 à New-York le Tureck Bach Institute, et à Oxford en 1993 la Tureck Bach Research Foundation. On lui doit plusieurs écrits sur Bach, notamment une Introduction to the Perfomance of Bach (3 volumes, Oxford University Press, 1959-60) traduit en japonais et en espagnol, et de nombreux enregistrements de son œuvre pour clavier, parmi lesquels nous retenons plus particulièrement les Variations Goldberg BWV 988 (Deutsche Grammophon, 2000), l’intégral du clavecin bien tempéré, livres I et II (Deutsche Grammophon, réédition en 2000 d’un enregistrement de 1953, coffret 4 CD) et tout récemment (sorti en juin 2003) chez Sony Classical un CD intitulé " Bach – Tureck, Variations " comportant une trentaine de pièces diverses : plusieurs Variations, Musette en ré majeur, Menuet en sol majeur, Marche en ré majeur, Polonaise en fa majeur, Invention en ut majeur, Fantaisie en sol majeur, Prélude et fugue en la mineur, Suite en fa majeur, Concerto en fa majeur " italien "… Même si certains puristes se sont parfois offusqués des interprétations de Bach au piano par Rosalyn Tureck, il est incontestable qu’elle a renouvelé la façon de jouer cette musique grâce à son agilité digitale, dépourvue de tout superflu, inspirée par une grande passion et une connaissance profonde de l’œuvre toute entière du Maître. Glenn Gould fut l’un de ses admirateurs.
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